Lièvremont: "Notre argument? Le temps"

Par Rugbyrama
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Marc Lièvremont est "ravi" par ses débuts de sélectionneur, même s'il admet avoir aujourd'hui davantage de convictions que de certitudes. Dans son rôle de sélectionneur, il se définit à la fois comme "idéaliste" et "pragmatique".

Le rappel à l'ordre lancé à vos joueurs après le match contre l'Irlande a-t-il porté ses fruits?

Marc Lièvremont : Rien ne remplace la réalité du terrain. On a beaucoup échangé avec les joueurs. On leur a montré, images à l'appui, qu'on s'était trompé dans notre façon d'aborder le match. On leur a prouvé qu'on avait beaucoup moins entrepris et on s'est fragilisé en fin de match parce qu'on avait laissé l'initiative du jeu aux Irlandais. De manière générale, les équipes anglo-saxonnes maîtrisent très bien la possession du ballon et sont plus denses que nous. Même si on a eu l'impression de maîtriser collectivement les Irlandais en défense et de les contrer quand on le voulait, on avait reculé en terme d'intentions de jeu. Je crois que les joueurs en sont persuadés. Reste à l'appliquer sur le terrain.

Comment avez-vous vécu cette semaine, marquée par trois nouvelles blessures (Elissalde, Brugnaut et Millo-Chluski)?

M. L. :Le début de semaine a été compliqué. On était sous le choc de la blessure de Clément Poitrenaud (samedi, NDLR) qui nous a rappelé d'autres souvenirs assez récents et notamment la blessure de Florian Fritz. Il y a eu aussi la grosse déception avec la blessure de Romain Millo-Chluski. C'est un garçon qui avait fait beaucoup d'efforts et qu'on voulait voir. Ça nous a donné l'occasion d'intégrer des garçon comme Pascal Papé ou Jérôme Thion, qui se sont parfaitement fondus dans le collectif.

Vous n'avez pas pensé à rappeler Sébastien Chabal en deuxième ligne?

M. L. : Non, pas à ce poste.

Morgan Parra s'est-il glissé dans la peau d'un titulaire?

M. L. : Il sait faire preuve d'autorité, de maîtrise dans le jeu et d'une maturité étonnante. Quand je vois son culot, son enthousiasme, c'est même assez émouvant. On le voit vraiment comme un chef d'orchestre parfaitement dans son rôle. Un rapport affectif s'est créé entre le demi de mêlée et ses avants, lié à la jeunesse de Morgan (19 ans, NDLR). C'est intéressant dans la construction du groupe. Au delà du jeu, il y a une aventure humaine qui commence à prendre forme. Cela fait partie intégrante du rugby.

Comment évaluez-vous l'état d'avancée de votre projet depuis votre prise de fonction?

M. L. : On est content de ce qu'on a vu et on se construit progressivement au gré des matchs et des entraînements. L'heure des bilans viendra peut-être en fin de Tournoi. On n'a pas non plus l'impression de tenter des expérimentations où de jouer les apprentis-sorciers. Le temps est l'argument majeur de notre préparation et de nos choix, de nos convictions sur la gestion du groupe et sur le jeu. Je dis bien convictions et pas certitudes, car on assume de pouvoir se tromper, y compris sur le choix des joueurs. Pour l'instant, on est content du comportement des hommes.

Votre métier de sélectionneur est-il comme vous l'aviez imaginé?

M. L. : Je suis un peu idéaliste mais aussi assez pragmatique. Je ne suis pas surpris, si ce n'est agréablement. Notre entente avec Didier (Retière) et Emile (Ntamack), la façon dont les dirigeants nous ont laissé choisir notre fonctionnement, nos joueurs, et la qualité des matchs: pour l'instant, on est ravi.

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