Nallet : "Il fallait passer par là"

Par Rugbyrama
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Capitaine du XV de France, Lionel Nallet justifie la revue d'effectif voulue par le staff lors du Tournoi. Pour lui, elle était indispensable. Il estime par ailleurs que le bilan bleu sera positif, même en cas de défaite à Cardiff samedi.

Lionel NALLET, êtes-vous surpris de voir que les Gallois sont en course pour le Grand Chelem?

L.N. : Non, les Gallois ne m'ont pas réellement surpris. Ils ont démarré leur aventure il y a deux ans, comme nous on la démarre aujourd'hui. Ils ont essayé de mettre des choses en place, en voulant produire du jeu et tout le monde les prenait pour des fous. Mais à la sortie, ça commence à payer. Ils commencent à avoir des automatismes et ils sont bons dans tous les domaines. Comme nous, ils essaient de jouer, de déstabiliser la défense adverse par du mouvement. Pour l'instant, personne n'a osé les défier sur le jeu, nous on va essayer de le faire.

Cette équipe galloise vous ressemble un peu finalement…

L.N. : Il y a des points communs c'est vrai, sur cette volonté permanente de faire vivre le ballon. Là, ça va certainement beaucoup plus jouer que contre l'Italie ou l'Angleterre.

Que craignez-vous particulièrement chez eux?

L.N. : Je crains beaucoup de choses. Je crains la vitesse de leurs trois quarts, leurs avants, ils ont une mêlée solide, une bonne défense. C'est une grosse équipe, très complète.

L'ambiance du Millennium ne vous inquiète pas?

L.N. : Franchement, je fais abstraction de tout ça. Ça ne me fait pas peur. C'est un gros défi pour l'équipe de France, c'est tout. Ça va être chaud, c'est clair, mais c'est aussi pour ce genre de match qu'on joue au rugby. On sait que c'est un stade où il y a une grosse ambiance. Pour ma part, j'en garde un souvenir mitigé, parce que lors de la Coupe du monde, même si on avait gagné le quart de finale contre les Blacks, je ne jouais pas.

L'équipe de France alignée samedi est beaucoup plus expérimentée que lors des précédents matchs. Est-ce rassurant?

L.N. : Non, pas spécialement. Même si le fait d'avoir des joueurs avec plus d'expérience, c'est peut-être plus intéressant pour un match comme celui-là, avec un contexte difficile. Mais je n'étais pas inquiet avant les autres matchs.

Le banc semble plus dense, plus physique…

L.N. : Oui, quand vous faites rentrer des gars puissants en fin de match, ça apporte encore plus. Prendre un gars comme Elvis Vermeulen dans la gueule en début de match, ça ne te fait pas rire, mais quand tu as déjà 60 minutes dans les pattes, ça fait encore plus mal.

Comment avez-vous vécu la très large revue d'effectif voulue par le staff. Ne s'est-elle pas effectuée au détriment des ambitions du XV de France?

L.N. : Vous avez soulevé ce genre de questions. Mais quand je lis que le staff galvaude le Tournoi et que je vois des jeunes joueurs qui arrivent, ça me dérange un petit peu. Cela veut dire que vous pensez qu'ils n'ont pas le niveau, qu'ils sont incompétents pour jouer en équipe de France. Ils ont démontré qu'ils étaient aptes à le faire. Après, ils ont certainement manqué un peu d'expérience. Mais s'ils ne jouent pas, ils n'auront jamais cette expérience. Il fallait passer par là.

Si vous deviez dresser un premier bilan, quels seraient les points noirs du jeu tricolore jusqu'ici?

L.N. : Ca dépend des rencontres. La touche avait bien fonctionné lors des premiers matchs, puis contre l'Italie on a eu davantage de difficultés dans ce secteur. A l'inverse, la mêlée a été très en difficulté les trois premiers matchs et il y a eu du mieux contre les Italiens, même si tout n'a pas été simple. Contre l'Irlande, on n'a pas assez joué en seconde période. Il y a eu un peu de tout. Maintenant, essayons de prendre le meilleur de ce que nous avons produit lors des quatre premiers matchs.

Vous parliez de la touche. Etait-ce un problème ponctuel selon vous face à l'Italie?

L.N. : Je le crois, oui. Les Italiens ont très bien décrypté nos annonces. Je les soupçonne de les avoir comprises. En équipe de France, on a des annonces beaucoup moins compliquées qu'en club, car les adversaires ne sont pas supposés nous comprendre. Mais il y a beaucoup d'Italiens qui jouent en France et qui parlent français, comme Sergio Parisse, par exemple. On avait eu le même souci face aux Argentins. On devrait peut-être faire des annonces en basque!

Concernant la mêlée, d'où vient le mal?

L.N. : Avant tout, on a besoin de beaucoup de réglages. Tout le monde doit être concerné par cette phase de jeu. Parfois, on voit la troisième ligne qui est en haut. Ce sont des petites choses, mais quand on est en phase de construction comme c'est notre cas, tu peux très vite prendre la marée. C'est ça, le haut niveau.

Finalement, la victoire finale dans le Tournoi n'est-elle pas anecdotique. Si vous gagnez à Cardiff, le bilan sera de toute façon positif?

L.N. : Oui, si on gagne, le bilan sera largement positif. Je dirai même qu'en cas de défaite samedi, ce sera positif. Pour une équipe en construction, c'est déjà bien de se retrouver en situation de jouer un match pour gagner le Tournoi lors de la dernière journée. Après, on fera le bilan pour voir ce qui a marché, ce qui n'a pas marché. Dans l'esprit, c'est très positif en tout cas. Tous ceux qui sont venus ont bien compris le projet. On peut simplement regretter le fait d'avoir perdu chez nous contre les Anglais.

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