Hadden: "Autant de chances"

Cela faisait longtemps que l'Ecosse n'était pas entrée dans le Tournoi autrement que comme une victime expiatoire...

Franck HADDEN: Depuis mon arrivée, je n'ai jamais eu autant de joueurs à disposition, vu plus de compétition pour les places. Nous avons dû prendre des décisions qui sont d'ordinaire l'apanage d'un entraîneur de l'Angleterre. Je ne dis pas que nous avons autant d'options que lui, ou que l'entraîneur français. Mais désormais, nous en avons autant que les Gallois ou les Irlandais. Cela a pris du temps, il a fallu beaucoup travailler, sur des postes où il n'y avait pas de concurrence, sur des joueurs dont on voulait hâter la progression. Qu'un aussi petit pays ait autant de joueurs de qualité est un réel encouragement.

Vous avez souhaité rajeunir l'équipe?

F. H.: L'important est de réussir à trouver le bon équilibre entre la continuité et le changement, de faire attention de ne pas aller trop dans un sens ou dans l'autre. Mais cette équipe entre dans le tournoi avec le droit de croire qu'elle a autant de chance que les autres.

Votre choix le plus surprenant est d'écarter du XV de départ votre machine à marquer, Chris Paterson.

F. H.: Pour faire notre sélection, nous avons considéré plusieurs facteurs, dont le temps de jeu. Nous l'avons placé sur le banc, c'est là qu'il est en ce moment (ndlr: à Gloucester). Nous nous attendons à ce qu'il ait un impact important dimanche. Je sais qu'on glose beaucoup sur le XV de départ. Pas seulement dans les médias. Les joueurs le prennent aussi très au sérieux. Mais d'un point de vue d'entraîneur, ce qui compte, ce sont les 22. J'ai toujours cru en Dan Parks (ndlr: ouvreur et buteur dimanche). Cela lui a pris beaucoup plus de temps de convaincre le reste du pays que moi. Nous avons pris en compte les performances exceptionnelles de Chris face aux poteaux. Mais la dernière fois que j'ai regardé, Dan était à 81% de réussite. Dans toute sélection, il y a un élément de risque. Mais je pense que l'élément de risque dans la sélection française est plus grand que pour nous.

Vous êtes connu pour disséquer l'équipe adverse. Avec tous les débutants, comment allez-vous faire pour la France?

F. H.: C'est vrai que d'ordinaire on passe beaucoup de temps à discuter de l'adversaire. Là, on va se concentrer sur nous-mêmes.