Le Poireau s'en va-t-en guerre

"Je m'en fous, écrabouillez-les!" Voilà ce qu'a répondu l'entraîneur des arrières gallois Shaun Edwards à son capitaine, Ryan Jones, quand il lui a posé une question sur la stratégie défensive à adopter contre l'Angleterre samedi. Illustration de l'engagement que mettront les joueurs du Poireau sur le pré de Twickenham... Le coach en chef, Warren Gatland, n'avait-il pas annoncé dans la presse britannique il y a quelques jours que ce match serait un "bain de sang" ? Bref, les choses sont claires pour les Gallois. "Ce n'est pas la peine de s'embarrasser de bla-bla, de jargon technique ou de travail sur tableau, il ne s'agit que de force brute à l'ancienne", renchérit Ryan Jones.

Il faut dire que les Gallois ont des choses à se faire pardonner... et une fierté à se racheter surtout. Cinquièmes du dernier Tournoi avec une seule victoire (contre l'Angleterre à l'Arm's Park) et surtout absents des quarts de finale de la Coupe du monde, ils veulent se rattraper après une année 2007 catastrophique.

Pour contrer les vice-champions du monde sur leurs terres ce week-end, Warren Gatland a fait un gros pari, alignant treize joueurs des Ospreys sur les quinze titulaires. Seuls deux joueurs échappent à l'hégémonie du club issu de la fusion entre Neath et Swansea : l'ailier droit de Llanelli Mark Jones et le troisième ligne aile de Cardiff Martyn Williams. Le nouvel entraîneur national fait donc confiance au meilleur club gallois du moment (demi-finaliste de la Coupe anglo-galloise et quart de finaliste de la Coupe d'Europe) pour déjouer les statistiques, qui rappellent que le XV du Poireau n'a pas gagné à Twickenham depuis vingt ans tout juste.