Clerc: "Grâce à l'équipe"

Vous marquez vos 18e, 19e et 20e essai chez les Bleus. Vous arrivez encore à suivre?

V.C: Oui, oui, ne vous inquiétez pas! On me le rappelle assez régulièrement de toute façon. Lequel je préfère sur ces trois-là? Aucun en particulier. Ce sont de beaux essais que je dois à l'équipe. Je suis content de marquer et ça s'arrête là.

Six essais contre l'Irlande en trois rencontres. Aurez-vous encore le droit d'y mettre les pieds?

V.C: (Il rit) C'est vrai que je suis sur une dynamique personnelle intéressante mais elle est aussi collective. C'est toujours agréable d'évoluer dans ces conditions. Moi, je ne suis là que pour finir le travail des autres. "Jean-Ba" (Elissalde) me fait une passe magnifique sur le premier, David (Skrela) et Cédric (Heymans) m'offrent deux caviars donc je n'ai plus grand-chose à faire si ce n'est courir.

Qu'est ce qui vous plaît autant chez ces Irlandais?

V.C: Rien de spécial. J'essaie d'être performant à chaque match et pas seulement contre une équipe précise. Mais même si ça me sourit à moi, c'est aussi le travail de l'équipe qu'il faut mettre en avant. C'est avant tout grâce aux autres. Avant mes essais, il y a eu un boulot défensif, des ballons de récupération... On a été bien en première période, c'est ce qu'il faut retenir même si on a été timorés en seconde. Il y a pas mal de choses à corriger sur cette période.

Vous finissez carrément sous une grosse pression en défense...

V.C: On a mal géré cette seconde période. On a rendu trop de ballons et manqué d'agressivité. Du coup, on a sans cesse couru après les Irlandais. On s'est mis en difficulté tous seuls. Mais l'équipe est jeune et on sait qu'il y a encore des secteurs à améliorer. Elle a besoin de mûrir, d'acquérir de l'expérience et ça passe par ce genre de match. L'essentiel est que ça se termine par une victoire.

Votre entente avec Cédric Heymans a encore fait des merveilles....

V.C: Il se met sous l'eau pour me faire marcher ! Pendant la Coupe du monde, en Ecosse la semaine dernière,... il est à l'origine de nombreux essais. C'est un joueur exceptionnel. On se trouve bien sur le terrain.

En début de rencontre, l'équipe jouait beaucoup avec Aurélien Rougerie mais c'est vous qui marquez en touchant très peu de ballons finalement. Etait-ce prévu?

V.C: Non, pas vraiment. Les espaces s'ouvrent parfois d'un côté, parfois de l'autre... Il faut s'adapter et jouer intelligemment. Rien n'est calculé. Il faut simplement jouer en fonction de l'adversaire. Aurélien m'a chambré un peu d'ailleurs là-dessus. Il a fait un très bon match mais il n'a pas eu de ballons d'essai. Il nous a permis d'avancer et de nous mettre en confiance. Quand un joueur perce trois, quatre fois comme lui, il mobilise l'attention de pas mal de joueurs...

Vous n'étiez même pas dans le XV de départ mercredi...

V.C: Oui, c'est vrai mais peut-être que Julien (Malzieu, qui a déclaré forfait, ndlr) en aurait marqué trois aussi... Est-ce que j'étais plus motivé que d'habitude? Non... On dit toujours qu'en équipe de France, il faut confirmer ses prestations individuelles et j'avais envie de bien faire. En plus, j'avais des proches dans les tribunes. Donc des raisons pour me motiver, j'en avais. Je voulais surtout confirmer ma prestation d'Edimbourg.

Vous pensez à l'attente que vous allez susciter? Quatre essais pour la prochaine rencontre?

V.C: Les belles performances ne passent pas que par les essais. Je ne fais pas de fixation particulière dessus. Si j'en marque, tant mieux. Ce que je veux, c'est être utile à l'équipe et pas uniquement par l'intermédiaire de mes essais.