Top 14 - Tom Spring (Bayonne) : “Lorsqu’on s’affronte avec mon frère, Max, maman est vraiment très stressée…”

  • Tom Spring, 21 ans, va affronter son frère Max, 22 ans, à l'occasion de la 11e journée de Top 14.
    Tom Spring, 21 ans, va affronter son frère Max, 22 ans, à l'occasion de la 11e journée de Top 14. - Icon Sport
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Tom Spring (21 ans) est pressenti pour démarrer sur le banc, samedi après-midi face au Racing, dans un match où il pourrait croiser la route de son grand frère Max (22 ans), arrière du club francilien. En milieu de semaine, le joueur formé à Nafarroa est revenu sur son début de saison à l’Aviron, a évoqué la place du rugby dans sa famille et s’est projeté sur cette opposition forcément particulière, entre frangins.

Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?

J’étais très content de la préparation faite cet été, puis du premier match que j’ai joué face au Stade toulousain. J’ai ensuite enchaîné deux blessures et j’ai eu du mal à revenir. J’étais souvent remplaçant, je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu. Sur les matchs où j’étais titulaire, je n’ai pas été super bon… J’ai donc été un peu déçu de mes prestations, mais content d’être souvent dans le groupe.

Vous faites référence à vos prestations à Clermont et Lyon ?

Clermont, c’était dur physiquement, l’ASM mettait beaucoup d’engagement. Je me sentais vraiment un peu en dessous. À Lyon, je fais une grosse erreur (un coup de pied contré qui emmène un essai, NDLR). Derrière, c’est dur de se remettre dans le match. Après la rencontre, il faut vraiment basculer, apprendre de ses erreurs et se dire que ça ne va plus jamais arriver.

Justement, est-ce compliqué pour un jeune joueur comme vous de basculer après une contre-performance ?

Oui, c’est compliqué. Si après un match raté, tu enchaînes sur du négatif, c’est là où ça devient vraiment dur. Par contre, si sur le match suivant ou sur la semaine, tu arrives à être dans du positif, tu peux repartir de plus belle.

Dès lors, comment avez-vous géré la semaine après Lyon ?

Je n’avais pas fait un bon match et j’avais été commotionné. Derrière, je rejoue au Munster. J’étais remplaçant. Je fais une entrée neutre, mais comme on réalise un exploit, tu te sens en confiance, automatiquement.

Sur quoi voulez-vous progresser et de quoi êtes-vous satisfait pour l’instant ?

C’est une question difficile (sourire). Je suis content du match contre Toulouse. Au niveau de mes prestations, j’ai été content d’être dangereux, rugbystiquement. J’ai réussi à trouver quelques solutions. Après, sur le dernier match ou à La Rochelle, ça a été compliqué sous les ballons hauts. Quand l’adversaire est très bien en défense ou qu’on subit, comme à Clermont, j’ai été déçu de ne pas avoir d’impact dans le jeu bayonnais.

Tm Spring (21 ans, 1m86, 87kg) : 6 matchs de Top 14 (3 titularisations, 1 essai), 2 matchs de Champions Cup.
Tm Spring (21 ans, 1m86, 87kg) : 6 matchs de Top 14 (3 titularisations, 1 essai), 2 matchs de Champions Cup.

L’an dernier, un prêt du côté de Vannes était évoqué. Vous êtes resté à Bayonne et avez déjà joué huit matchs (quatre titularisations). En ce sens, êtes-vous content du choix que vous avez fait ?

Oui, je suis très content d’être resté, même si Vannes carbure bien. Je suis resté pour avoir du temps de jeu. Même si j’ai été plusieurs fois remplaçant, je suis très content de jouer autant de matchs.

Cette saison, vous jouez quinze et dix. Que pouvez-vous nous dire sur cette polyvalence ?

L’année dernière, chez les espoirs, j’ai un peu commencé à basculer en dix. Cette année, j’ai été bien entouré, pendant la préparation, avec Gerard Fraser et Camille Lopez. Je pouvais m’inspirer d’eux pour essayer d’apprendre ce poste. J’ai fait le match amical contre Pau en dix, je m’y suis bien senti. Depuis, je suis repassé à l’arrière. Le numéro dix reste une possibilité, mais ce n’est pas mon poste de prédilection.

Qu’aimez-vous sur ce poste d’ouvreur ?

J’adore toucher beaucoup de ballons, et en dix c’est le cas. À l’arrière, tu as plus de champ libre, mais à l’ouverture, tu peux t’aider des autres pour avoir des espaces. Il y a ce jeu de stratégie qui me plaît énormément.

Vous êtes issu d’une famille très rugby. Pouvez-vous nous raconter ?

Nous sommes trois frères et nous jouons au rugby depuis tout petit. Max a commencé un an avant Sam et moi. Nous avons toujours pris du plaisir à jouer à la maison ou avec notre club de Nafarroa. Lorsque nous étions petits, nous ne pensions qu’à ça. Notre père, Sean, était entraîneur. Chaque week-end, on bouffait du rugby. Avec le temps, Max est parti à Bayonne. Avec Sam, on jouait encore à Nafarroa. Le rugby, pour nous, c’est une partie de la famille.

Avez-vous joué tous les trois ensemble ?

Oui. La dernière fois, c’était en minimes. Sam jouait à l’aile, Max au centre et moi à l’arrière. Ou Max au centre et moi à l’aile, avec Sam. Max est parti plus tôt que vous à l’Aviron (à 15 ans), puis au Racing (18 ans).

Avez-vous rêvé de marcher dans ses pas, ou pensiez-vous que c’était inaccessible ?

Ce n’était pas un rêve, mais je ne pensais pas, non plus, que c’était inaccessible. Au début, j’étais très content à Nafarroa, mais j’ai eu la possibilité de partir à Bayonne. J’adorais jouer avec mes copains, mais dès que l’occasion s’est présentée, j’ai foncé, et maintenant, je suis très content d’être à Bayonne avec le rêve de rester en Top 14 pour y faire la plus longue carrière possible.

Avec Max, quels rapports avez-vous avec votre frère, Sam, qui est resté dans le monde amateur, puisqu’il joue toujours à Nafarroa en Fédérale 1 ?

Nous regardons les matchs des autres et nous nous critiquons ou nous félicitons, lorsqu’il y a de bonnes actions. C’est d’ailleurs très critique à chaque fois. Mon point faible, ce sont les ballons hauts. C’est un des points forts de Max et il me donne des conseils là-dessus. Max regarde tous les matchs en vidéo, moi, dès que je peux, je vais voir Sam à Nafarroa. Sam vient me voir à Bayonne, on regarde Max à la télé. Les trois, on se suit énormément. Ce n’est pas parce que Sam ne joue pas au même niveau qu’on le suit moins.

Faire venir Max ? Non, et je n'essaierai jamais, sinon il va peut-être me piquer la place (rires)

Vous avez joué une fois face à Max. C’était l’an dernier à l'Arena (victoire du Racing, 55-14). Quel souvenir en gardez-vous ? 

C’était à la fois un très bon et un très mauvais souvenir. Les deux, on commençait en quinze. Mais on avait pris cinquante points, c’était dur.

Comment appréhende-t-on le fait d’affronter son frère au même poste ?

On essaye de ne pas y penser, en se disant qu’on va jouer contre un quinze normal, avec l’objectif d’exploiter ses faiblesses.

Quelles sont les forces et faiblesses de Max, justement ?

Max est très bon sous les ballons hauts. Il a une bonne vision du jeu et un bon pied. Sa faiblesse, c’est peut-être sa taille. Avec Sam, on lui met dix centimètres. Ensuite, Max n’est pas très lourd, va vite au début, mais sur la longue distance, pas forcément.

Comment la famille gère-t-elle ce genre de rendez-vous ?

Ouf… Ama (Maman en basque, NDLR) est vraiment très stressée lorsqu’on s’affronte. Ce week-end, toute la famille sera dans les tribunes et j’espère que Max jouera comme ça, tout le monde sera content. Ce sera un bon souvenir pour la famille, dans la soirée après le match, peu importe le résultat.

L’an dernier, Max a prolongé son contrat au Racing jusqu’en 2026. N’avez-vous pas essayé de le ramener au pays ?

Non et je n'essaierai jamais, sinon il va peut-être me piquer la place (rires).

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Les commentaires (2)
Clide64 Il y a 4 mois Le 29/12/2023 à 14:54

Aucun intérêt des commentaires comme cela

Clide64 Il y a 4 mois Le 29/12/2023 à 01:41

Ce jour là vous laissez la place à un autre qui aura du temps de jeux et il n'y aura pas de stress