Pro D2 - Tanguy Kerdrain (Soyaux-Angoulême) : "Il faut que les mecs se lâchent"

Par Propos recueillis par Mathéo Rondeau
  • Tanguy Kerdrain est l'entraîneur des adjoints
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Avant-dernier et donc en position de barragiste de Pro D2 avant de recevoir Nevers ce vendredi (19h30), Soyaux-Angoulême n’a remporté qu’un seul match depuis le début de la saison. Cela remonte à la réception d’Aurillac (32-17), à la fin du mois d’août. Tanguy Kerdrain, entraîneur des avants du club charentais, adjoint d’Alexandre Ruiz, revient sur cette spirale négative, et les moyens d’en sortir pour son effectif, encore décimé par les blessures.

Y a-t-il urgence au SA XV, faut-il les 4 points à tout prix ce vendredi ?

Oui, mais ça ne sera que la conséquence de ce qu’on met sur le terrain. Il ne faut pas se tromper d’objectif. Il va falloir qu’on soit très précis, engagés, contre une des meilleures équipes du championnat. On a conscience de l’urgence de la situation. Mais l’urgence, c’est de mettre du contenu pour aller chercher les quatre points.

Le contenu était donc insuffisant ces dernières semaines pour aller chercher la victoire ?

Sur les derniers matches, on n’a pas eu ce facteur chance, on a manqué d’agressivité, on n’a pas été assez inquiétants dans les zones de marque. La confiance vient de l’enchaînement des victoires, et quand on ne gagne pas, il y a une grosse énergie mentale dépensée à rechercher la bascule. Il faut que les mecs se lâchent. Le message qui leur a été passé c’est : « engagez-vous totalement, ne regardez pas le score mais ce qu’on doit mettre en place pour y arriver ».

Avez-vous la sensation de revivre des scènes déjà vues la saison passée dans le groupe ?

Au début de la saison, beaucoup d’observateurs reconnaissaient la qualité du jeu produit. Quand on regarde bien, c’est Dax qui a mis le trouble dans les têtes (nul à domicile 15-15 lors de la 4e journée, ndlr.). Depuis, on n’est jamais très loin, mais le juge de paix reste la victoire. Je n’ai pas les résurgences de ce qu’on a vécu l’année dernière pour le moment. C’est l’expérience de nos saisons difficiles. On est convaincus que ça va basculer. On croit totalement au projet, mais aujourd’hui on est trop justes au niveau de l’effectif notamment.

Justement, quel impact ont ces absences au quotidien ?

On a eu en moyenne entre 13 et 17 blessés, ça fait 35-40 % de l’effectif. C’est beaucoup trop ! Pour les joueurs, pallier en permanence ce nombre de blessés provoque une usure physique et mentale colossale. On est obligés d’aménager les entraînements, les mecs sont mâchés. On vit ce que des clubs n’ont jamais vécu. Ça doit nous rendre plus forts. Et c’est un problème qui se règle petit à petit. Si on passe Nevers sans casse, on pourra envisager Brive et Grenoble avec ce que l’on veut faire depuis le début de saison, avec un collectif disponible à plus de 80 %.

L’équipe a connu des défaillances en défense lors des dernières rencontres : 75 % de plaquages réussis contre Montauban, 72 % contre Colomiers, c’est trop peu..

Ça n’est pas admissible. Il y a beaucoup de choses qui tiennent de la détermination individuelle. Ça n’est pas le système défensif en lui-même qui pose problème, on peut tenir de longues séquences sans craquer. C’est la défaillance individuelle. Mais on en revient à l’usure des mecs. On essaie de leur rentrer dedans, de les garder éveillés par rapport à la réalité du championnat. Mais tout le monde est usé.

Quels sont les points positifs qui vous permettent d’y croire avant ce nouveau bloc ?

Je trouve qu’on a une mêlée en progression, une touche dans le top 6 du championnat. On a une défense de ligne et des trois-quarts très agressifs, même si les erreurs individuelles nous ont coûté trop cher sur les derniers matches. On est dans la lutte, dans le combat, on connaît le contexte. Ça s’emballe, ça s’inquiète un peu autour de nous, mais on est convaincus que le projet est cohérent. On travaille ensemble depuis cinq mois seulement, il faut que ça finisse par payer. A nous de le valider au plus vite pour que la confiance revienne, qu’on se retrouve le matin avec un regard différent de celui de l’amertume de la défaite.

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