Plusieurs joueurs du XV de France intègrent une bourse en ligne

  • Tournoi des 6 Nations 2021 - Gaël Fickou et Matthieu Jalibert (XV de France)
    Tournoi des 6 Nations 2021 - Gaël Fickou et Matthieu Jalibert (XV de France)
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XV DE FRANCE - Récemment, cinq rugbymen internationaux ont intégré la plateforme Royaltiz, où les détenteurs de titres misent sur la carrière professionnelle d'un sportif comme ils le feraient sur le cours d'une société. On vous explique tout, ici...

Est-il moralement défendable de spéculer sur la carrière d'un être humain, qu'il soit artiste de variété, footballeur ou rugbyman ? On ne sait pas. On demande. Toujours est-il qu'il y a peu, cinq joueurs du XV de France (Antoine Dupont, Sekou Macalou, Matthieu Jalibert, Teddy Thomas et Cameron Woki) ont rejoint le rappeur Sofiane ou le footballeur Presnel Kimpembe sur la plateforme "Royaltiz". Quésaco, "Royaltiz" ? Créée par trois entrepreneurs français (Christophe Vattier, Kevin Crouvizier et Didier Quillot) dans le but d'intéresser les jeunes au monde abscons de la finance et, surtout, de monétiser leur idée de base, le programme Royaltiz fonctionne comme un marché où les actionnaires et clients potentiels misent sur la carrière d'un sportif professionnel comme ils le feraient, ailleurs, sur une société, un club, une entreprise lambda.

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— royaltiz (@royaltiz_off) February 4, 2022

Vous voulez un exemple ? L'action (elle est ici appelée "roy" ou "token") "Antoine Dupont" fut mise en vente il y a quelques mois au prix unitaire de 2 euros (épuisée après un mois, elle en vaut aujourd'hui 3,25 euros), contre 2 euros pour le "roy" de Matthieu Jalibert (épuisée au bout d'une minute), Teddy Thomas ou Cameron Woki. Au gré des performances des uns et des autres, les propriétaires des titres peuvent vendre, acheter davantage d'actions ou attendre que ne tombent les dividendes annuels, suivant le cours du marché, les performances du sportif ou un besoin pressant de liquidités. Pour avoir échangé avec certains utilisateurs de "Royaltiz", la majeure partie d'entre-eux ont par exemple pour dessein d'amasser le plus possible d'actions "Dupont" ou "Woki" dans les mois à venir pour mieux les revendre en 2023, au jour où la France sera championne du monde... à moins que ?

L'action Jalibert épuisée en une minute

Quand l’utilisateur achète un "roy", il accède donc à un pourcentage des futurs revenus du talent sur lequel il spécule. Ici, le joueur perçoit 90 % des investissements ; la plateforme et les utilisateurs prennent le reste. Pour schématiser, le prix du "roy" culminera au faîte de sa valeur après un titre en club ou en équipe nationale, après une récompense comme celle acquise en octobre dernier par Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde par World Rugby ; elle dégringolera à la suite d'une contre-performance, d'un scandale hors-terrain ou d'une grave blessure.

De toute évidence, d'autres Tricolores devraient bientôt rejoindre Dupont, Macalou, Thomas, Woki et Jalibert sur la plateforme et, si le sens moral d'une telle démarche vous échappe, lisez néanmoins le contre-argumentaire de Christophe Vattier, l'un des créateurs de la boîte en question. "Royaltiz n’est absolument pas une bourse sur des êtres humains, disait-il récemment chez nos confrères de Libération. En investissant, vous ne les possédez pas et n’avez aucun contrôle sur les talents. Au contraire, vous leur offrez plus de liberté, une certaine émancipation". Tout ça est un vaste débat, n'est-ce pas ?

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