Brunel : un an pour rien ?

  • Jacques Brunel (France) contre les Fidji
    Jacques Brunel (France) contre les Fidji
  • Test Match - Louis Picamoles (France)
    Test Match - Louis Picamoles (France)
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XV DE FRANCE - La défaite cuisante du XV de France samedi soir face aux Fidji pose la question du remplacement de Guy Novès par Jacques Brunel, il y a un an. Midi-Olympique dresse l'état des lieux de la santé du XV de France après un an de gouvernance Brunel.

Et maintenant, on fait quoi ? On vide le sélectionneur ? Déjà fait, sans effets apparents. On relance quelques cadres ? Déjà fait, aussi, avec Bastareaud, Parra ou Médard de retour en Bleus, statut de vice-capitaines en prime. On fait de la place aux jeunes ? Pas mieux. Iturria, Gomes Sa, Priso, Chat, Babillot, Lambey, Dupont, Penaud ou Belleau ont tous pris une place grandissante au sein de cette équipe de France, au cours de l’année 2018. Pour un résultat identique : la tournée d’automne 2017 avait coûté sa place à Guy Novès, avec, en point d’orgue, le match nul face au Japon (23-23).

Un an plus tard, les Bleus n’ont pas avancé d’un pouce. Pour ceux qui pourraient en douter, l’énorme gifle reçue samedi soir au Stade de France (défaite 21-14) clôt le débat, face à des Fidjiens superbes de courage. Capitaine meurtri, Guirado assumait ce triste constat : "C’est un immense manque de respect à notre maillot et nous en sommes tous responsables. Ça fait du mal de prendre une bonne claque dans la gueule. […] Nous avons été catastrophiques dans tous les secteurs. Il va falloir se regarder dans une glace et dans le blanc des yeux."

Au-delà de ce match, un coup d’œil dans le rétroviseur ne dit rien de plus. Les Bleus peuvent bien avoir voulu positiver leur Tournoi des 6 Nations 2018, premier du nom pour Jacques Brunel nouvellement nommé sélectionneur, ils ont tout de même conclu la compétition avec deux victoires seulement, dont une piteuse face à l’Italie à Marseille. à la quatrième place au classement final de la compétition, aussi, c’est-à-dire moins bien qu’en 2017, malgré un calendrier plus favorable (trois réceptions pour deux déplacements).

Cet été, la tournée en Nouvelle-Zélande a bien apporté quelques étincelles offensives qu’on croyait disparues du paysage bleu mais elle a aussi enterré les promesses défensives du Tournoi : trois défaites dont deux roustes (52-11 et 49-14), 127 points et dix-neuf essais encaissés en trois rencontres. Pour la gloire, on repassera.

Test Match - Louis Picamoles (France)
Test Match - Louis Picamoles (France)
On doit manquer d’intelligence…

Après ces déroutes, la tournée de novembre devait servir aux Bleus à s’inscrire (enfin) dans une dynamique positive, afin de lancer sous les meilleurs auspices l’année qui les conduira vers la Coupe du monde. Novembre, c’est calibré pour les Européens : à la maison, au milieu de leur première partie de saison quand les sudistes concluent leur année de labeur.

Le contexte a effectivement profité à tous. L’Irlande et le pays de Galles ont fait carton plein (quatre sur quatre), l’Angleterre ne s’est inclinée qu’une seule fois, d’un point face à la Nouvelle-Zélande quand l’Écosse a battu l’Argentine et les Fidji. Vive l’Europe, donc ? Pas totalement. Après avoir lâché dans les dernières secondes face à l’Afrique du Sud, la France a sombré face aux Fidji.

Les Bleus voient le train du rugby mondial avancer sans eux, depuis trop longtemps déjà. Ils appartiennent désormais à la caste des outsiders, loin des nations qui se taillent le bout de gras. "On va se séparer avec cette idée… Nous allons repartir au Tournoi, enfin ceux qui y seront, avec les mêmes questions. C’est chiant, à chaque fois, d’avancer d’un pas et de reculer de deux. J’ai l’impression que l’histoire se répète. On doit manquer d’intelligence pour ne pas comprendre et ne pas réagir quand on en a l’occasion sur le terrain", pestait Louis Picamoles après le match.

Même son de cloche du côté de son capitaine Guirado. "Ce manque de constance, de régularité m’agace. Les hommes doivent agir en match, pas à l’entraînement… " Un discours qui ne date pas d’aujourd’hui. Mais rien ne bouge. Et les Bleus coulent.

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