Ces douze-là étaient pourtant protégés par la Convention LNR-FFR...

Deux mois. C’est le temps qu’il a fallu à la convention LNR-FFR pour montrer ses premières limites. Mise en place pour "protéger" 30 éléments dans l’optique de la Coupe du monde et ainsi permettre à Philippe Saint-André de bénéficier de joueurs plus frais, elle a été quelque peu ignorée par le sélectionneur national. Le constat est là: douze d’entre eux n’ont pas été retenus pour le stage préparatoire (28 septembre-1er octobre). Alors certes, ces douze "oubliés" ne sont pas totalement exclus de la course aux tests de novembre. Ni du Tournoi des 6 nations et du Mondial. Mais certains clubs risquent bien de grincer des dents en lisant cette liste (notamment Clermont avec quatre joueurs !). Car eux respectent à la lettre la convention LNR-FFR et ne vont pas voir d’un bon œil cette "fausse protection" alors que leurs joueurs ne sont même pas retenus avec les Bleus. Nous vous proposons un zoom rapide sur les douze absents.

Thomas Domingo (29 ans ; 36 sélections)

Installé au poste de pilier gauche depuis la prise de fonction de PSA, l'absence de l'Auvergnat est l'une des plus grosses surprises. Son début de saison semblait en plus excellent avec une grosse faculté à contester les ballons dans les rucks. Ses problèmes en mêlée, notamment lors du dernier Tournoi, pèsent peut-être lourds dans la balance et incitent le staff du XV de France à voir d'autres éléments. Mais attention, Domingo est loin d'être écarté de la course...

Vincent Debaty (32 ans ; 25 sélections)

Il n'est pas titulaire en club et ne bénéficie que d'un temps de jeu assez faible (88 minutes en Top 14). Sa polyvalence, alors que l'on peut aligner une première ligne complète sur le banc, ne semble plus être un avantage. Et l'intégration d'Atonio pourrait vraiment le reléguer très loin dans la hiérarchie des piliers.

Dimitri Szarzewski (31 ans ; 78 sélections)

Le Racingman est l'un des tauliers et son absence est toute simple. Samedi, face à Toulouse, il a été touché au genou gauche. Une torsion provoquée par l'un de ses coéquipiers. Szarzewski va devoir passer des examens ce lundi. Et si PSA doit prendre trois talonneurs dans un groupe, sa place semble assurée en compagnie de Kayser et probablement Guirado.

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Sébastien Vahaamahina (22 ans ; 14 sélections)

Le néo-Clermontois, où il semble bien se relancer, paye ses dernières prestations vraiment médiocres chez les Bleus. En Australie, il avait fait partie de la déroute 50-23 de Bribane. Le Tournoi des 6 nations 2014 ne l'avait pas mis à son avantage avec un comportement pointé du doigt par le staff tricolore et un essai désastreux au poste de flanker. Pour lui, l'avenir chez les Bleus semble s'assombrir.

Antoine Burban (27 ans ; 3 sélections)

Une nouvelle fois, le troisième ligne parisien est freiné dans son élan par des blessures. Il n'a disputé que deux rencontres cette saison et voit petit à petit le train bleu s'éloigner. Surtour qu'à son poste, ils sont pléthore à postuler.

Fulgence Ouedraogo (28 ans ; 36 sélection)

En Australie, il revenait tout juste de blessure et a manqué de rythme. Saint-André a souhaité le relancer mais cela n'a pas forcément été une réussite. S'il brille avec Montpellier, Ouedraogo souffre souvent d'un manque de puissance physique face aux grosses nations. Pas totalement écarté mais comme pour Burban, la concurrence est énorme en troisième ligne.

Louis Picamoles (28 ans, 44 sélections)

Longtemps, le numéro huit de Toulouse a été le monsieur plus du XV de France. Capable de faire avancer son équipe grâce à sa puissance, l’ancien Montpelliérain a fini la saison dernière à bout de force. Pire, il a attrapé un virus infectieux et une bactérie s’est localisée sur ses poumons. Éloigné des terrains depuis le début de saison, il était évident que Picamoles ne serait pas appelé.

Antonie Claassen (29 ans, 6 sélections)

Entre lui et les Bleus, c’est un peu une histoire d’amour compliquée. Sud-Africain et fils d’un ancien Springbok, il avait répondu à l’appel du XV de France lors du Tournoi des 6 nations 2013. Depuis ? Pas grand chose à vrai dire. De la tournée en Nouvelle-Zélande en 2013, il n’a disputé qu’une seule rencontre avec les Tricolores en 2014 (contre l’Ecosse). Et avec la montée en puissance de Damien Chouly, l’avenir semble s’obscurcir pour le Racingman.

Morgan Parra (25 ans, 56 sélections)

Avec Domingo, c'est l’une des plus grosses surprises. Appelé très régulièrement par Philippe Saint-André et son staff, le demi de mêlée de Clermont a vu passer Rory Kockott et Sébastien Tillous-Borde devant lui dans la hiérarchie. Du moins au regard de cette liste. La charnière pose problème depuis un moment et clairement le sélectionneur a envie de voir autre chose que les Parra, Doussain et Machenaud.

Maxime Machenaud (25 ans, 18 sélections)

Alternant le bon et le moins bon lorsqu’il a porté le maillot flanqué du Coq, le demi de mêlée du Racing n’a pas réussi à s’installer comme titulaire. En balance avec Doussain et Parra depuis la prise de fonction de Saint-André, il est désormais sous la menace de Kockott et Tillous-Borde. Et ses bonnes performances depuis le début de saison n’ont pas semblé plaider en sa faveur.

Frédéric Michalak (31 ans, 71 sélections)

Blessé à une épaule le week-end dernier et en attente de l’avis des spécialistes pour connaître la gravité de son indisponibilité, l’ouvreur de Toulon est fort logiquement absent de la liste des trente convoqués pour ce stage préparatoire. Sa blessure en tout cas est arrivée au mauvais moment.

Maxime Médard (27 ans, 40 sélections)

Présent lors du dernier Tournoi des 6 nations et en Australie (1 match), l’ailier ou arrière du Stade toulousain semble payer le début de saison cauchemardesque de son équipe. Malgré sa polyvalence, PSA lui a préféré Guitoune, Thomas, Fall ou son coéquipier de club, Huget. Et puis, il n'a jamais retrouvé le gaz et ses jambes de feu d'il y a quelques années.

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Clément MAZELLA et Fabien POMIES