Leur mental, arme fatale

Depuis le début de ces Tri-Nations, les Australiens nous jouent toujours la même rengaine. Une entame de match difficile, voire catastrophique, puis le réveil et la victoire. Pour les deux derniers matchs tout du moins. Pour le premier en Afrique du Sud, elle leur est passée sous le nez dans les arrêts de jeu (défaite 22-19). Mais là aussi, les Wallabies avaient vécu une première demi-heure très compliquée avant de se libérer et de prendre l'avantage 19-10.

Bis repetita contre les All Blacks le week-end dernier. Une heure durant, ils ont été châtiés, malaxés, surclassés, dominés. Menés 15-6, ils ont renversé la tendance une nouvelle fois. Certes, le carton jaune d'Hayman les a beaucoup aidés, mais ils ont fait preuve d'un mental à toute épreuve, inscrivant deux essais en huit minutes à la meilleure équipe du monde. Contre l'Afrique du Sud, ils ont fait au moins aussi fort. Après avoir encaissé 17 points en un quart d'heure, ils sont revenus, petit à petit, pour prendre la tête à la 52e et finalement s'imposer 25-17.

La base de leurs deux titres mondiaux

Il faut l'avouer, aucune de ces prestations n'a été réellement convaincante. La mêlée australienne, prometteuse contre les Sud-Africains, s'est effondrée contre la Nouvelle-Zélande. Même chose pour la défense, encore irrégulière. Mais cette faculté à ne jamais s'affoler est une qualité inestimable, plus redoutable souvent que le jeu l'est chez les Blacks. Même quand ils ne trouvent pas de solutions - le match contre les Blacks justement en est la plus concrète illustration -, les vice-champions du monde gardent confiance en eux, tranquillisés par la présence de joueurs d'expérience comme Gregan ou Mortlock.

A deux mois de la Coupe du monde, les Australiens sont sereins. Autant que les All Blacks, mais la suffisance en moins. Ce qui les rend très dangereux. C'est bien ce mental qui leur a permis d'être deux fois sacrés rois du monde (1991 et 199) tandis que la Nouvelle-Zélande attend depuis vingt ans de réaliser son doublé.