Le droit d'y croire

Par Rugbyrama
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L'Afrique du Sud veut trouver dans la défaite de Durban des raisons d'espérer. Au prix d'un engagement physique de tous les instants, les Boks ont perturbé le jeu des All Blacks comme eux seuls savent le faire. Reste à trouver le moyen d'appliquer cette t

Ces Blacks sont si forts que, parfois, il faut trouver des raisons d'y croire dans la défaite. Voilà où en sont tous les concurrents de la Nouvelle-Zélande à un peu plus de deux mois du coup d'envoi du Mondial. L'Afrique du Sud a donc perdu samedi à Durban, mais les trois premiers quarts de ce duel d'une rare intensité l'autorisent au moins à nourrir quelques espoirs. Pendant plus d'une heure, ils ont montré la voie à suivre. Une voie que, semble-t-il, eux seuls sont capables d'emprunter face aux Blacks, tant elle nécessite un engagement physique hors normes.

En imposant un terrible pressing défensif, en pratiquant un harcèlement permanent, ils ont ainsi chahuté la Nouvelle-Zélande comme ils savent le faire ponctuellement. Depuis deux ans, les Springboks sont les seuls à avoir réussi à dérégler un tant soit peu la rutilante mécanique kiwi. Ils restent d'ailleurs les derniers à les avoir battus, voilà 10 mois, lors de la dernière journée du Tri Nations 2006. Mis sous l'éteignoir, incapables de déployer leur jeu, les hommes de Graham Henry sont redevenus, l'espace de 65 minutes, une équipe comme une autre, affichant davantage ses faiblesses que ses forces. Rarement on les avait vus commettre autant de fautes.

"Ce genre de match permet de grandir plus vite"

Du coup, ce sont les Boks qui ont longtemps capitalisé sur les erreurs des Blacks, pris à leur propre jeu, à l'image du deuxième essai sud-africain, sur une interception de Butch James. "Nous avons très bien joué en première période, avec l'intensité nécessaire. Nous avions l'ascendant et nous avions réussi à imposer le tempo du match", estime Victor Matfield, le capitaine et futur deuxième ligne toulonnais. On s'apprêtait même à écrire que l'Afrique du Sud avait, enfin, trouvé la clé pour terrasser l'ogre noir. C'était avant le brutal écroulement du dernier quart d'heure, tombé à pic pour rappeler que les NZ disposent bien d'une réelle marge sur l'opposition aujourd'hui.

A l'arrivée, les Boks oscillent entre frustration et ambition. "Toutes les défaites sont difficiles à avaler, concède Jack White. Mais n'importe qui a vu ce match aura senti dans les 20 dernières minutes que nous avons payé l'enchainement des matchs que nous avons joué pendant sept semaines." Physiquement, son équipe a explosé, parce qu'elle avait trop donné. Le carton jaune infligé à Pedrie Wannenburg au coeur de la seconde période a parachevé le travail de sape. Reste donc à trouver le moyen d'agresser les Blacks pendant 80 minutes, et non 60.

Pour cela, l'Afsud devra compter sur un banc plus consistant qu'à Durban. Les sorties de Skinstad et James ont pesé lourd samedi. Le jeune François Steyn a énormément souffert à l'ouverture, derrière un pack à l'agonie. Mais White ne regrette rien:"Butch James s'était blessé, François est son suppléant. Mais, même si le résultat n'a pas été celui que l'on espérait, c'était une bonne opportunité pour lui de se frotter aux Néo-Zélandais. Ce genre de match permet de grandir plus vite." Les Boks ont encore deux mois pour grandir. Manifestement, s'ils se sont rapprochés du sommet, la montagne noire demeure encore un peu haute...

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