Le Stade Français face au jury : mention passable pour l’endormi du fond de la classe

Par Rugbyrama
  • Stade français face au jury - Top 14
    Stade français face au jury - Top 14
  • Léo Barré prend l'intervalle face à Brive, le 5 juin 2022.
    Léo Barré prend l'intervalle face à Brive, le 5 juin 2022.
  • Les supporters du Stade Français Paris au stade Jean Bouin.
    Les supporters du Stade Français Paris au stade Jean Bouin.
  • Joris Segonds exulte après avoir réussi la pénalité de la gagne à Toulouse, le 11 février 2022.
    Joris Segonds exulte après avoir réussi la pénalité de la gagne à Toulouse, le 11 février 2022.
  • Kylan Hamdaoui évolue au Stade Français depuis 2018.
    Kylan Hamdaoui évolue au Stade Français depuis 2018.
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - C’est l’heure des passages devant le jury pour les 14 équipes du championnat. Après une haletante saison 2021-22, chaque club doit tirer son bilan pour faire mieux l’année prochaine. Écarté des six premières places tout au long de la saison, l’élève parisien s’est endormi au fond de la classe pour finir l'exercice au 11ème rang. Il ne redouble pas mais n’impressionne pas ses camarades.

Ce n’était qu’un feu de paille. L’an passé, le Stade Français Paris réalisait une remontée spectaculaire en fin de saison. Rappelez vous : six victoires d’affilée entre avril et juin, suffisantes pour accrocher le wagon inespéré des phases finales, puis les Soldats Roses s’inclinaient en barrage, l’honneur sauf. Cette année, ils n’ont pas vu le jour. Contraints de lutter pour se sauver du bas de tableau, les Parisiens ont livré une saison semblable à leurs derniers exercices. Loin des sommets et parfois proches de la rupture.

Ils ont aussi payé un lourd tribut à un début de championnat manqué : trois larges défaites en trois rencontres leur laissaient un zéro pointé au classement à la troisième journée du championnat. Certes, les Parisiens ont su se reprendre et distancer les promus biarrots et perpignanais mais ils se sont inclinés à quinze reprises et n’ont gagné qu’onze matchs en Top 14. Trop juste pour se qualifier, comme souvent, le club de la Capitale s’est éloigné de ses ambitions et a été rattrapé par ses vieux démons.

Le + de la saison : des jeunes qui s'affirment

Ils s'appellent Pierre-Henri Azagoh, Ryan Chapuis, Arthur Coville, Léo Barré, ou encore Alex Arrate. Tous ont moins de vingt-cinq ans et ont, pour la plupart, gagné du temps de jeu la saison dernière. C’est le cas de Léo Barré, passé de trois feuilles de matchs entre 2020 et 2021 avec le Stade Français, à vingt-quatre rencontres en Top 14 et Champions Cup lors de la saison 2021-2022. A 19 ans, le jeune joueur international avec l’équipe de France des moins de 20 ans s’est fait doucement sa place à l’ouverture, malgré la concurrence de Joris Segonds et Nicolas Sanchez.

Léo Barré prend l'intervalle face à Brive, le 5 juin 2022.
Léo Barré prend l'intervalle face à Brive, le 5 juin 2022.

Trajectoire similaire pour Pierre-Henri Azagoh qui a joué vingt-cinq matchs de septembre à juin, dont deux en Coupe d’Europe. Depuis ses deux sélections avec le XV de France en Australie l’an passé, le troisième ligne continue de prendre du galon dans le pack parisien. Si certains n’ont pas eu cette chance, notamment Ryan Chapuis ralenti par une blessure, le Stade Français peut compter sur une génération ambitieuse qui attend son heure de gloire.

Le - de la saison : Jean-Bouin, forteresse fragile

Il est de coutume de dire qu’une équipe ne peut être sacrée championne sans être impitoyable à domicile. A ce petit jeu, le Stade Français n’a pas tenu longtemps à la Porte d’Auteuil. Renversés dès la première journée par le Racing 92 (21-36), avant d’autres défaites contre Montpellier (27-31), l’Union Bordeaux-Bègles (18-31) et enfin Brive (17-33), les Parisiens ont laissé échapper des points précieux au classement. Dans leur stade Jean-Bouin souvent clairsemé, ils ont même cumulé cinq défaites si l’on ajoute le revers en huitième de finale de Coupe d’Europe contre les Racingmen (9-22).

La réception de Brive lors de la 26ème journée reste peut-être la plus amère. Ce soir-là, Paris, le maintien déjà assuré, n'avait plus grand chose à jouer. Tout l'inverse des Coujoux qui devaient l’emporter pour laisser derrière eux Perpignan dans la zone rouge. Décomplexés, les Brivistes se sont offerts leur seule victoire de la saison à l’extérieur, la première en déplacement depuis janvier 2021. Sans doute la plus importante. Et à Paris, les néo-retraités Antoine Burban et Yoann Maestri ainsi que le fidjien Waisea Nayacalevu en partance pour Toulon ont quitté la Capitale la tête basse.

Les supporters du Stade Français Paris au stade Jean Bouin.
Les supporters du Stade Français Paris au stade Jean Bouin.

En Top 14, le Stade Français avait cédé à trois reprises sur sa pelouse lors de la saison 2020-2021, et cinq fois lors de la saison 2018-2019. Sur les dix dernières années, l’exercice le plus abouti à domicile remonte à la saison 2013-2014, où les Parisiens n’avaient encaissé qu’une défaite et un nul devant leur public en championnat de France.

Le match de la saison : et Segonds crucifia les Toulousains à la sirène

Puisqu’une victoire à l’extérieur est toujours plus probante, il faudra retenir ici celle du 11 février chez les Toulousains, mais rappeler qu’un mois plus tard, Paris s’offrait à nouveau le scalp des Rouge et Noir dans un scénario presque identique qui, sans la contrainte du choix, aurait mérité une large place parmi ces lignes.

Au Stadium de Toulouse, les coéquipiers de Maxime Médard recevaient donc le Stade Français Paris pour le compte de la 13ème journée de Top 14 pendant l’hiver. Il y avait d’un côté, une équipe toulousaine deuxième au classement mais privée de ses internationaux retenus pour le Tournoi. De l’autre, des Soldats Roses dixièmes au classement qui n’avaient plus gagné à Toulouse depuis 2006. Menés 20 à 9 en début de seconde période, les Parisiens allaient se relever grâce à des essais de Macalou et Hamdaoui. Le clou du spectacle venait à la dernière minute sur une pénalité décisive de Joris Segonds, légèrement en coin sur les 22 mètres. Le demi d’ouverture ne tremblait pas et scellait le succès des siens chez les champions de France et d’Europe en titre.

Joris Segonds exulte après avoir réussi la pénalité de la gagne à Toulouse, le 11 février 2022.
Joris Segonds exulte après avoir réussi la pénalité de la gagne à Toulouse, le 11 février 2022.

Trois semaines plus tard, Paris récidivait devant ses supporters et arrachait une nouvelle victoire à la sirène contre le même adversaire. Laumape en détonateur et Hamdaoui à la conclusion étaient les artistes d’un essai que les Toulousains n’oublieront pas.

Le joueur : Kylan Hamdaoui, arrière-garde de confiance

Depuis son arrivée au club en 2018, l’ancien arrière du Biarritz Olympique est devenu l’une des pièces maîtresses de l’attaque parisienne. Excellent finisseur aux appuis tranchants, Kylan Hamdaoui est un relanceur très doué, précieux dans les lignes arrières du Stade Français. Au cours de la dernière saison, il a disputé 26 matchs toutes compétitions confondues et a marqué neuf essais en Top 14. Une statistique qui le place parmi les meilleurs marqueurs du championnat, juste derrière le lyonnais Baptiste Couilloud (onze essais).

Convoqué avec le XV de France pour préparer le Tournoi des 6 Nations 2020, Hamdaoui ne compte aucune sélection avec les Bleus mais sa régularité sous le maillot rose des Parisiens en fait indéniablement un leader de jeu. Si le moral des troupes remonte l’an prochain, sa vitesse associée à celle des ailiers Sefanaia Naivalu et Lester Etien pourrait être une menace pour les autres écuries du Top 14.

Kylan Hamdaoui évolue au Stade Français depuis 2018.
Kylan Hamdaoui évolue au Stade Français depuis 2018.

Et maintenant ? De la régularité, messieurs !

Les années passent et le Stade Français peine à s’installer dans les six premières places du classement. Depuis son dernier bouclier de Brennus en 2015, le premier budget du Top 14 se fait des frayeurs et n’arrive plus à enchaîner les performances. Pour la prochaine saison, le néo-zélandais Ngani Laumape pourrait prendre la sortie, selon les informations de RMC Sport. Ceci dit, Paris s'appuiera sur l’arrivée de joueurs d’expérience tels que Morgan Parra ou Mickaël Ivaldi. Le recrutement de jeunes JIFF (joueurs issus de la formation française) comme Baptiste Pesenti, Julien Ory, ou encore Mathieu Hirigoyen pourrait relancer une équipe qui devra, dans un premier temps, gagner la querelle du bas de tableau avant d’espérer jouer les trouble-fêtes un peu plus haut. L’heure est au rachat.

par Rayane BEYLY

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?