Tomas : "Il a manqué dix minutes à Montpellier…"

Par Rugbyrama
  • Julien Tomas de Pau
    Julien Tomas de Pau
  • Maxime Medard (Toulouse) plaqué par Julien Tomas (Montpellier)
    Maxime Medard (Toulouse) plaqué par Julien Tomas (Montpellier)
  • Julien Tomas (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
    Julien Tomas (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
  • Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
    Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
Publié le Mis à jour
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Flashback. L’ancien numéro neuf de Montpellier, qui a porté durant neuf saisons (2004-2013) le maillon de l’équipe fanion, faisait partie de la guilde des "quatre fantastiques" héraultais (avec Ouedraogo, Picamoles et Trinh-Duc). Titulaire en finale face à Toulouse en 2011, le demi de mêlée "fouille" dans ses souvenirs pour parler de cette cruelle défaite (15-10) au stade de France.

Rugbyrama : Quelle image vous revient en premier en mémoire lorsqu’on évoque cette finale de 2011 ?

Julien Tomas : La sortie du vestiaire pour aller se mettre en ligne devant la tribune présidentielle. A ce moment-là, j’ai vu mes amis autour de moi dont beaucoup avait été formés au club et j’ai senti qu’on ne pouvait pas passer à côté de ce match. En plus, tout le monde annonçait qu’on allait prendre quarante points… Mais le groupe avait lui cet ADN particulier qui lui donnait confiance. Cette "marche" restera un moment fort pour moi.

Maxime Medard (Toulouse) plaqué par Julien Tomas (Montpellier)
Maxime Medard (Toulouse) plaqué par Julien Tomas (Montpellier)

Avez-vous une action marquante qui vous vient en tête ?

J.T. : Jim Nagusa, forcément ! Quand il marque en première mi-temps. Je le vois déborder, taper un coup de pied par-dessus, récupérer le ballon et je me dis : "M… il va falloir aller au soutien". Et puis non, finalement il a le champ libre et il va marquer seul. C’est très important de scorer en premier sur une finale, car tu penses à ce moment-là que c’est faisable. Cet essai "éteint" un peu le Stade Toulousain et permet à l’équipe d’être devant au score à la pause. C’était le jour de "Jim" (Nagusa, NDLR) ! Lorsque tu vois son jeu au pied à l’époque…

Le moment où vous avez senti que la finale vous échappez ?

J.T. : A partir de l’heure de jeu. Franchement, nous avons accusé le coup physiquement car c’était une rencontre très intense. L’équipe était un peu sur les rotules, mais tenait au mental. Et quand j’ai vu que Toulouse faisait du coaching, pour remplacer des internationaux par des internationaux, épais et frais… J’ai compris que ça allait "piquer" encore plus ! Et au final, il a manqué dix minutes d’autonomie à Montpellier pour gagner. L’expérience aussi, car Toulouse connaissait parfaitement ce genre de matchs. Alors que nous étions des petits nouveaux et il n’y avait pas beaucoup d’internationaux ou de joueurs qui connaissaient ces évènements dans notre groupe.

Julien Tomas (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
Julien Tomas (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse

C’est vrai, lorsque l’on regarde les 23 Montpelliérains alignés en finale, il était impossible de parier sur vous en début de saison…

J.T. : Qui mettrait aujourd’hui une pièce sur une équipe comme ça ? C’est impossible ! Mais cette année-là, tout était possible. Certains mecs qui ont joué la finale évoluaient en ProD2 la saison suivante. C’était bizarre comme sentiment de voir qu’on rivalisait avec la grosse écurie du Stade Toulousain. Jusqu’à dix minutes de la fin…

Quelle était la force première de ce groupe ?

J.T. : Son insouciance et son jeu, qui lui correspondait énormément. Cette envie de faire vivre le ballon en le déplaçant au maximum, de gagner toutes nos courses par rapport aux défenses adverses. Chez les trois-quarts, si tu les pends un par un, aucun ne dépassait 92kg! Alors qu’aujourd’hui c’est le poids du demi de mêlée… On jouait parfaitement avec nos atouts en misant sur notre vitesse. Nous étions portés par l’insouciance de notre jeunesse et on tentait donc beaucoup de choses. Il y avait aussi cette "grinta", cette volonté de ne pas trahir l’ami à ses côtés. Nous sommes restés dans notre bulle du début à la fin des phases finales.

Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse
Fulgence Ouedraogo (Montpellier) - Finale Top 14 2011 contre Toulouse

Sept ans après, cette finale reste-t-elle pour vous un regret ou un beau souvenir ?

J.T. : Maintenant, avec le recul, un bon souvenir. Car j’ai rejoué une finale derrière et je l’ai gagnée (avec le Stade Français en 2015). Mais après la rencontre, c’était un énorme regret et une grosse dépression pendant au moins une semaine. Parce que je savais que l’essentiel du groupe ne serait pas conservé et qu’on n’allait donc pas revivre cette aventure, ni retrouver cette atmosphère si particulière... Et au moment où j’ai vu le Stade Toulousain soulever le bouclier, j’ai alors pensé que je ne rejouerais peut-être jamais une finale au Stade de France, que j’étais passé à côté de l’évènement. C’est le moment le plus douloureux.

Serez-vous supporter montpelliérain samedi soir lors de la finale face à Castres ?

J.T. : Oui, bien entendu que je souhaite à Montpellier de gagner !

Ce titre représenterait-il aussi quelque chose pour vous ?

J.T. : Le club a beaucoup évolué pour revenir en finale et quelque part, sur le fond, j’y ai un peu contribué. Mais si Montpellier décroche le titre samedi, il appartiendra seulement au groupe qui l’aura "construit".

Un pronostic ?

J.T. : Je vais donner un 18 à 13 pour Montpellier.

Propos recueillis par Julien LOUIS.

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