Montpellier K.-O. debout

Vern Cotter avait d'abord quitté sa tribune où il siège habituellement, en hauteur, pour superviser la performance de son équipe. L'entraîneur néo-zélandais enrageait du trop plein de fautes de ses hommes, et c'est au plus proche du terrain qu'il est venu leur signifier, en seconde période, dans quelques coups de gueule oscillant entre incompréhension et franc dépit. C'est aussi le premier qui s'est présenté, une petite heure après le coup de sifflet final, pour mettre des mots sur les maux. Incrédule, le regard hagard sous son éternelle casquette. "Si seulement je savais ce qu'il s'est passé..."

Concrètement, rien n'a fonctionné au MHR. Ni la conquête, ni le jeu au sol. Encore moins le jeu au pied, franchement catastrophique. Et l'impressionnant bolide de Lyon, en demi-finale il y a une semaine, s'est soudainement changé en citrouille. "J'ai du mal à comprendre cette accumulation d'erreurs. Dans tous les domaines, nous avons été fébriles. Je ne comprends pas pourquoi". Cotter le jure, il n'avait rien senti venir pendant la semaine de travail, qu'il avait trouvée "bonne dans son déroulé et l'état d'esprit". Toute cette confiance qui les a abandonnés dès les premières minutes, au fil des imprécisions, pour certaines grossières.

Les Castrais ne nous ont pas surpris

K.-O. debout, l'ancien gourou clermontois n'avançait pas d'explication. Plutôt, il se les réservait, quand la défaillance de ses leaders de jeu (Picamoles, Cruden, Pienaar) lui était soufflée. "Je n'ai jamais exposé mes hommes, pendant toute la saison, parce que je suis fier de ce qu'ils ont accompli jusqu'ici. Je ne vais pas le faire ce soir".

Venu quelques minutes plus tard, Benjamin Fall livrait sensiblement le même diagnostic. "Rien n'a fonctionné. Pourquoi ? Je ne sais pas. Il y a des soirs comme ça... Et ce n'était pas notre soir". Les Montpelliérains n'étaient même pas détruits, tout juste abattus. Plutôt incrédules, devant la pauvreté de leur copie quand ils ont survolé, cette saison, la phase régulière de Top 14. "C'est ce qui est le plus rageant. D'avoir dominé toute la saison et de passer à côté de cette finale. Aujourd'hui, on a pris une petite leçon".

Sa "colère", Vern Cotter ne l'exprimera finalement qu'une fois : "ce qui m'agace vraiment, c'est que les Castrais ne nous ont pas surpris. Ils ont fait ce qu'on attendait d'eux, dans l'agressivité et les schémas de jeu. Nous avions travaillé dessus toute la semaine". Sans effet. Regard dans le vide, Cotter concluait finalement. "Il faut savoir le dire : Castres a été meilleur que nous. Ils méritent clairement leur titre et je leur adresse toutes mes félicitations. Nous, nous retiendrons tout de même de bonnes choses de cette saison, la première en commun. Pour mieux repartir au boulot". Car le MHR devra désormais rebondir. Sur ce plan, Cotter a déjà prouvé maintes fois en Auvergne qu'il avait quelques recettes.