Un "nouveau cycle" au Stade français qui laisse perplexe...

Par Rugbyrama
  • Jono Ross et le groupe du Stade français - Décembre 2016
    Jono Ross et le groupe du Stade français - Décembre 2016
  • Gonzalo Quesada (manager du Stade français)
    Gonzalo Quesada (manager du Stade français)
  • Rémi Bonfils (Stade français) - août 2016
    Rémi Bonfils (Stade français) - août 2016
  • Paul Gabrillagues (Stade français)
    Paul Gabrillagues (Stade français)
Publié le
Partager :

TOP 14 - Le départ de Gonzalo Quesada en fin de saison annonce un nouveau cycle pour le Stade français. Mais quel avenir se présente au club parisien qui sera amoindri par la perte de plusieurs cadres ? De nombreuses interrogations subsistent…

Depuis un mois, l’annonce était guettée par tous : joueurs, supporters, journalistes. Avec l’honnêteté et le sens du devoir qui l’animent, Gonzalo Quesada (42 ans) a pris le temps de réfléchir à son éventuelle prolongation d’un an comme Directeur Sportif du Stade français. Si l’annonce de son départ, ce mardi matin, n’est pas une surprise, elle constitue en revanche une véritable rupture dans l’histoire récente du club parisien sauvé financièrement par Thomas Savare en 2011 avant de connaître un sacre de Champion de France en 2015. Arrivé en 2013 du côté de Jean-Bouin en provenance du Racing 92, Gonzalo Quesada a amené à maturité un groupe de jeunes joueurs incarné par Rabah Slimani, Alexandre Flanquart, Jules Plisson, Jonathan Danty, Hugo Bonneval…

Gonzalo Quesada (manager du Stade français)
Gonzalo Quesada (manager du Stade français)

Une décision qui pourrait influencer certains joueurs

Alors pourquoi quitter Paris et ne pas tenter un dernier challenge ? Fin octobre, la possibilité de la vente du club à un investisseur passionné et crédible, dixit Thomas Savare, a visiblement accéléré la fin de l’aventure. Alors qu’il oeuvrait en coulisses pour recruter deux à trois joueurs issus des filières de formation, Quesada n’aurait pas eu de garanties suffisantes apportées par son Président.

Mais au-delà de cette divergence sur le recrutement, le Directeur Sportif argentin, très attaché au club, ne quitte pas le Stade français tête basse. Sa détermination pour qualifier son équipe, actuellement 9e, en phase finale du Top 14, est au contraire bien affirmée. Très apprécié par son groupe avec lequel il a bâti une histoire humaine forte, Gonzalo Quesada, un temps annoncé au Stade toulousain ou du côté de l’Angleterre, pourrait, avec son départ, encourager d’autres joueurs en fin de contrat (Rémi Bonfils et Djibril Camara principalement) à quitter à leur tour le club.

Rémi Bonfils (Stade français) - août 2016
Rémi Bonfils (Stade français) - août 2016

Comment combler sportivement autant de départs ?

Le choix de Gonzalo Quesada fait enfin écho à une série de départs en cascade qui semblent assombrir, à court terme, les ambitions sportives du Stade français dirigé dès la saison prochaine, et pour trois ans, par l’actuel entraîneur des arrières Greg Cooper. Rabah Slimani (27 ans), Raphaël Lakafia (28 ans), Geoffrey Doumayrou (27 ans), Jérémy Sinzelle (26 ans) et Hugo Bonneval (26 ans) : une énumération qui en dit long sur l’hémorragie qui touche le club parisien. Ces départs nous ont fait du mal, nous confie un joueur. Il y a une période où ça nous a bien affaibli. Ça m’affecte de voir ces joueurs partir parce que ce sont des amis et que j’adore jouer avec ces mecs. Si je prends le cas d’Hugo, c’est un choix murement réfléchi. C’est pesant même s’il faut laisser tout ça derrière nous. C’est Antoine Burban qui disait dans les médias que le Stade français n’appartient à personne. Il appartient à Thomas Savare. Les joueurs changent et une nouvelle histoire va s’écrire.

Tu as beau expliquer ce que tu veux, retrouver des joueurs français, bons et bonards, ça ne court pas les rues (un joueur du Stade français)

Mais comment le Stade français va-t-il remplacer ces jeunes joueurs, au talent reconnu par tous les observateurs du Top 14 alors que le marché des transferts est déjà bien entamé et que les JIFF font partie des contrats les plus onéreux du championnat ? Ça fait peur à tout le monde, avoue un des cadres de l’équipe. On en a parlé entre nous, le coach nous en a parlé, le Président aussi… Mais ces dernières années, il y a eu très peu de recrues. Il va falloir retrouver des joueurs aussi compétents que Slimani, Lakafia, Doumayrou, Sinzelle. Et puis, ce sont de bons mecs sur le terrain. C’est très important pour l’ambiance. Tu as beau expliquer ce que tu veux, retrouver des joueurs français, bons et bonards, ça ne court pas les rues. C’est ce qui inquiète les mecs au sein du club. Ça va être très compliqué.

Paul Gabrillagues (Stade français)
Paul Gabrillagues (Stade français)

Si la victoire bonifiée contre Bayonne (51-5), après celle enregistrée contre Montpellier (21-17), a permis d’oublier l’ambiance pesante des dernières semaines, le danger de voir l’état d’esprit du groupe se déliter reste une inquiétude quotidienne. Quand tu entends que pas mal de joueurs partent et que le club n’est pas bien, c’est compliqué au sein du groupe, glisse l’un d’entre eux. Entre nous, même si ce n’était pas méchant, on sentait qu’il y avait de la tension. Au bout d’un moment, si tu tournes au tour du pot et qu'il n'y a pas trois, quatre vérités qui sortent, le club va descendre, descendre. L’ambiance va être pourrie et on va perdre les matches. Mais il y a encore pas mal d’espoir. Tout le monde en fait un drame mais ce n’est pas propre au rugby. Le Stade français a désormais six mois pour préparer un nouveau cycle qui révélera ses véritables ambitions en Top 14 et sur la scène européenne.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?