Dupuy : Si on arrive dans les 6, on ne sera peut-être pas marrants à prendre..."

Julien, on imagine que vous vivez des moments un peu fous. C’est facile de rester les pieds sur terre ?

Julien DUPUY : Le dernier mois est assez particulier mais en toute honnêteté, ce qui se passe en ce moment est extraordinaire. On le voit aux entraînements qui sont de qualité même si ça rigole, même si ça déconne en dehors du terrain et finalement, le plus important, c’est le jour du match. Depuis un mois, on est présents. On essaye de rester calme, de prendre du plaisir. Je pense à Pascal (Papé, ndlr) qui joue sa dernière année. Je l’ai vu en pleine forme face à Pau. Il n’y a pas beaucoup de joueurs et d’équipes qui vivent des moments comme ça parce qu’on ne sait pas trop ce qui va se passer pour nous. Mais on doit tout faire pour qu’on se rappelle de cette équipe pendant très longtemps.

Quand je vois les joueurs qui vont partir pour diverses raisons, ça me rend fou

Votre force, c’est de vous laisser porter par cette euphorie ?

J.D : De toute façon, on n’a pas le choix. Nous, les joueurs, on est les premiers à essayer de redorer le blason du Stade français, que cette équipe là ne soit plus transparente… Je ne dirais pas qu’elle brille mais au moins, qu’on l’aime ou qu’on la déteste. C’est toujours ce qui a fait la force du club. Il faut retrouver ça. Je pense qu’on a les joueurs pour. Aujourd’hui, je suis un peu triste. Quand je vois les joueurs qui vont partir pour diverses raisons, ça me rend fou parce qu’il y a beaucoup de joueurs qui auraient voulu rester dans ce club. Ça me rend triste de voir des amis et des copains avec un talent comme ça partir. Ça m’énerve un peu.

Considérez-vous que c’est un énorme gâchis ?

J.D : Exactement. Mais encore une fois, on est également fautifs. Peut-être que si on avait été meilleurs la saison dernière, les choses se seraient passées différemment. Je ne parle que du sportif. C’est notre problème. Mais on sait ce qu'il nous reste à faire. On va essayer de donner le maximum jusqu’à la fin et puis, si on arrive dans les 6 (silence), on ne sera peut-être pas marrants à prendre...

C’est également important de donner une belle image du club pour séduire un repreneur…

J.D : Bien sûr alors si quelqu’un à quelques millions à mettre, à investir, on est preneurs (rires). Je pense qu’il y a plein de choses à faire ici. On est là pour tout donner, séduire et donner une belle image de ce club qu’on aime. On n’a pas toujours été très bons, sincèrement. Mais on est des gentils mecs, on a un peu de caractère même s’il nous arrive d’être casse couilles (sic). Mais que quelqu’un vienne, on rigolera un petit peu.

Ces semaines sont-elles les plus intenses que vous ayez vécues sous les couleurs de ce club ?

J.D : Alors avec le Stade français, j’en ai vécu des trucs (sourires). Mais là, on vit ça au quotidien et pour être tout à fait honnête, on ne parle pas tant que ça que l’avenir. Au contraire, on en rigole presque. Moi je dis pour déconner que je serai sur la plage à Biarritz. Il faut le prendre avec le sourire. C’est peut-être ce décalage qui fait que sur le terrain, quand on se retrouve, on est bien entre nous. On a retrouvé un groupe heureux.