Quesada : "Ma décision est un peu par défaut…"

Gonzalo, pouvez-vous nous expliquer les raisons qui vous ont encouragé à quitter le club à l’issue de la saison ?

Gonzalo QUESADA : Je ne veux pas trop m’étaler mais il y a une décision commune dernièrement de ne pas activer une année supplémentaire. Personnellement, je sentais que c’était la meilleure décision pour moi et le club. J’ai beaucoup échangé avec Thomas (Savare) et son père sur ma position. Thomas était d’accord que ce n’était pas le bon choix de continuer. Ça fait très longtemps qu’on parle, depuis des mois. On s’est aperçu que nos visions de l’évolution du club n’étaient pas complètement alignées et même si j’aime beaucoup le club et que j’ai tout fait pour essayer de rester… Après, même si une année de salaire m’aurait fait plaisir, je sentais qu’on n’était pas complètement en phase. Il valait mieux laisser sa place avec beaucoup d’harmonie et une transition professionnelle facile.

Avez-vous été déçu par les ambitions des dirigeants ?

G.Q : Sur nos réunions, sur nos présentations depuis de longs mois, je pense que plus on creusait, plus on voyait qu’on n’était pas complètement aligné. C’est l’intérêt du club le plus important, c’est l’avenir du Stade français. Contrairement à ce qu’on peut entendre, il y a un plan, un vrai projet, un avenir. Les joueurs sont rassurés. Le Président va certainement vous rassurer dans l’avenir. Mais ne cherchez pas à me faire critiquer la gestion du Président pour qui j’ai beaucoup de respect, pour la famille de Thomas. Il a une tâche très compliquée.

J’ai essayé d’avaler mon présent qui, contrairement à ce que ça peut paraître, n’est pas si évident à avaler.

Votre décision a-t-elle été longue à murir ?

G.Q : C’est bizarre… Ma décision est un peu par défaut... J’ai senti que ce n’était pas le mieux pour moi dans les dernière semaines, surtout le dernier mois. Plus on échangeait, plus on a vu que c’était le mieux pour le club. Mais ça va renforcer notre volonté de faire quelque chose de beau. Mon quotidien est désormais plus simple. Je ne vois que la gestion de cette fin de saison pour réaliser quelque chose de beau.

Quels sont vos projets pour la saison à venir ? Avez-vous des contacts avec un autre club ?

G.Q : Ca va être difficile à croire mais il n'y a aucun calcul dans ma décision. C’est ma dixième saison d’affilée comme entraîneur avec beaucoup d’intensité. J’aurais du mal à calculer dans quel club que je pourrais aller ou rebondir. J’ai eu pas mal de contacts depuis quelques mois. Ça bouge un peu depuis deux, trois jours mais je n’ai pas répondu à des agents, ni à personne d'autre. J’ai très envie de profiter de chaque jour ici. J’ai essayé d’avaler mon présent qui, contrairement à ce que ça peut paraître, n’est pas si évident à avaler. Je serai incapable de m’asseoir pour parler avec une sélection, une autre équipe. Je vais prendre mon temps de réfléchir. Mais je n’écarte aucune possibilité.

Je serai ravis de pouvoir faire un break, ça me ferait beaucoup de bien.

Est-ce que vous pourriez faire un break ?

G.Q : Ça serait une option. J’ai plein de projets parallèles liés à la formation, la vie de groupe, le management et l’organisation du très haut niveau. Je serai ravi de pouvoir faire un break, ça me ferait beaucoup de bien. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple. La seule chose que j’ai en tête, c’est le reste de la saison, comment on va l’organiser.

Pouvez-vous nous dire un mot sur Greg Cooper qui vous succédera pour les trois prochaines saisons ?

G.Q : On a un grand ami en commun, Joe Schmidt. La décision de le faire venir est liée à notre même philosophie, comment aborder ce job, ce jeu. C’est ce que je cherchais. On ne pouvait pas déléguer à quelqu’un qui a des idées opposées. L’idée est de travailler au quotidien sur la transition, l’avenir.