Machenaud-Parra, le combat des chefs

2 leaders dans l'âme

Dimanche dernier face à Leicester, Maxime Machenaud était le capitaine qui a mené le Racing vers la finale de la Champions Cup. Un statut de taulier que ses deux entraîneurs Laurent Travers et Laurent Labit ont laissé germer au cours 24 derniers mois, le poussant à prendre de plus en plus de responsabilités au sein du groupe francilien. Avec succès, pour un joueur qui a toujours su dominer la forte concurrence à son poste.

Ce ménage, Morgan Parra l'a fait dès ses premiers pas en pro, à Bourgoin, à même pas 20 ans, puis à l'ASMCA. Stratège, gueulard, dans la lignée des Pierre Mignoni et Dimitri Yachvili, il compose, avec Aurélien Rougerie et Damien Chouly, le trio des sages du groupe auvergnat.

PSA préférait Parra, Novès a choisi Machenaud

En sélection, les deux hommes ont des courbes opposés. Morgan Parra a démarré en Bleu à 19 ans et 3 mois (en 2008 contre l'Écosse) sous le mandat de Marc Lièvremont. Ce dernier en a d'ailleurs fait un titulaire... à l'ouverture durant le Mondial neo-zélandais. Son statut a ensuite lentement régressé avec Philippe Saint-André, au fil des blessures et des performances en dents-de-scie.

Le Clermontois fut malgré tout de la partie lors de la dernière Coupe du monde, au contraire de Maxime Machenaud, dont PSA n'a plus voulu après la Tournée d'été 2014 en Australie. Avec Guy Novès, le Racingman a retrouvé du crédit. D'abord remplaçant de Sébastien Bézy, il a gagné ses gallons de titulaire tandis que Parra est, lui, toujours resté à quai avec le nouveau patron du XV de France.

1 essai en 2 ans pour Parra

C'est la stat' qui joue le plus en la défaveur de Morgan Parra dans ce duel qui l'oppose à Maxime Machenaud. L'ancien Berjallien a aplati une seule fois derrière l'en-but adverse lors de ses 39 derniers matches avec Clermont. Et c'était la saison dernière ! Moins prolifique que l'an dernier, où il avait marqué 8 fois en 31 apparitions, Machenaud en est cette année à 3 essais (2 en Champions Cup, 1 en Top 14) en 19 matches. À la décharge de Parra, Clermont a bien d'autres atouts en main pour faire mal à son adversaire, au contraire du Racing qui a souvent été porté à bout de bras par son demi de mêlée dans les moments difficiles.

Parra buteur numéro 1, Machenaud 1 bis

S'il n'a jamais écarté le tir au but de ses priorités, Maxime Machenaud a toujours été barré au Racing par une référence de l'exercice. Hier Jonathan Sexton, aujourd'hui Dan Carter. Là encore poussé par ses entraîneurs, le Bordelais de naissance a eu le mérite de s'accrocher, si bien qu'il présente depuis deux saisons de solides garanties quand il est investi de cette mission. Son 10/10 cette année dans le Tournoi des 6 Nations en est l'illustration.

Morgan Parra n'a lui pas attendu 25 ans pour se révéler. Il était déjà le buteur des Bleus à la Coupe du monde 2011. Avec Clermont, Parra, c'est 1140 points face aux perches, soit trois fois plus que Machenaud. D'où un statut de buteur numéro 1, devant Camille Lopez et Brock James. Une expérience qui ne sera pas de trop pour dompter le vent de Colombes, que son homologue francilien connaît bien mieux.