L'exploit de Brive

C'était une belle journée à Charléty. Le temps était clément, les deux équipes, semblant au point offensivement depuis le début de la saison, offraient de belles promesses en terme de jeu et d'intentions dans des conditions proche de l'idéal. Paris menait rondement sa petite affaire, quand soudain... Paris avait effectué une solide première mi-temps. D'aucuns diront que l'initiative du jeu était à mettre au crédit des Coujoux, mais tout de même Paris, sur deux de ses premières actions dangereuses, aplatissait dans l'en-but briviste. Une première fois, après que Bélie avait ouvert le score sur deux pénalités (7e, 11e), c'est Ollie Phillips qui allait pointer en dame après un départ sur mêlée de Parisse et un passage de bras de Boussès (13e). Brive lançait du jeu de tous les côtés de tentait toutes les relances mais voyait ses actions échouer dans le dernier geste. Et c'est ainsi qu'une deuxième fois c'est Parisse, après un beau travail de Beauxis, qui allait déposer la ballon sous les poteaux (21e). En deux actions, les Parisiens avaient fait très mal à des Corréziens qui faisaient le jeu mais ne marquaient qu'au pied par Bélie (19e, 33e). Côté parisien, Beauxis (23e) passait également trois points. Paris, très réaliste, virait en tête à la pause sur un score de 17 à 12 face à des Brivistes qui ne pouvaient que se mordre les dents de ne pas avoir su faire rompre la défense de son adversaire.

Brive, ou l'art du contre assassin

Le deuxième acte repartait sur des bases identiques. Les Parisiens, pragmatiques, repartaient à l'assaut des l'en-but briviste et, sur leur premier bon ballon dans les 22m corréziens, Rodriguez Gurruchaga, passé à l'ouverture en l'absence de Beauxis exclu temporairement, réalisait une action de grande classe, passait dans l'intervalle et débordait le dernier défenseur pour un essai en solo (43e). Paris, sérieux défensivement et plutôt inspiré offensivement, menait alors 27 à 12 après une nouvelle pénalité de Beauxis (53e) et avait le bonus offensif en poche. Tout semblait sourire pour le Stade Français et Charléty se réjouissait déjà de ce qui semblait pouvoir tourner à une démonstration des hommes en bleu et rose. Quand soudain...

C'était évidemment oublier que les Brivistes se déplaçaient à Paris avec l'intention de "faire un coup". Tout ce qui avait manqué jusque-là était le zest de réussite qui sépare le gros match de l'exploit. Et c'est ainsi qu'après plusieurs tentatives infructueuses ou vendangées, Brive plaçait un premier contre monstrueux depuis ses 30m et, après un bel enchainement de passes le long de la ligne de touche et Claasen allait aplatir en coin pour un essai qui relançait le match (61e). Les Coujoux étaient à 8 points et hors de la zone du bonus défensif (27-19). Caminati réduisait cet écart d'une pénalité (75e) et le bonus défensif tendait les bras à Brive, un résultat qui semblait déjà satisfaisant pour un match à l'extérieur. Alors qu'on pensait les Parisiens capables de verrouiller la fin du match, un ballon tombé était récupéré par Orquera, transmis à Cooke qui plongeait sous les poteaux (78e) et qui crucifiait les joueurs de la capitale devant un public abasourdi. Après transformation, le score passait à 29-27 pour Brive et n'allait plus changer. Les Coujoux cachaient le ballon et pouvaient exulter au coup de sifflet final, leurs intentions ayant été finalement récompensées. Pour Paris, c'est une nouvelle désillusion cruelle après avoir longuement mené, même s'ils semblent être sur la bonne voie.