Le Tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Sebastien CHABAL - 26.03.2011 - Racing Metro 92
    Sebastien CHABAL - 26.03.2011 - Racing Metro 92
Publié le Mis à jour
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Comme chaque semaine, les envoyés spéciaux de Midi Olympique décryptent, à travers une anecdote, un joueur ou une image insolite, les moments forts du week-end. Là, ils reviennent sur la gifle reçue par Toulouse, le duel entre Teulet et Wilkinson et sur le caractère d'Agen et Montpellier.

La Rochelle/Perpignan: 16-34 - Bruno FABIOUX

Jean-Luc Rebollal a sifflé, une dernière fois, tendu le bras comme une invite en direction des vestiaires. Et l'évidence est tombée, d'un coup. Les Perpignanais, en deux coups d'épaule d'Henry Tuilagi, trois coups de reins de Farid Sid, une charge de Guilhem Guirado, un coup de patte savamment dosé, par ci par là, de Jérôme Porical, de Nicolas Laharrague ou de Julien Candelon, venaient de dessiner le monde d'en haut et celui d'en bas. Mis sous le nez des Rochelais un fossé qu'ils n'imaginaient pas aussi béant. En dehors que leur survie passe maintenant par un quasi sans faute, la rencontre de samedi a surtout mis en exergue un déficit de puissance face à quoi la meilleure volonté ne suffit pas. Les vertus collectives, alliées au souci de ne jamais fermer le jeu, si souvent mises en avant depuis le mois d'août, n'en finissaient pas de séduire. Pour beaucoup, dans un excès d'enthousiasme, c'était le maintien assuré. Rien n'est fait, dans un sens comme dans l'autre. Et s'ils flirtent dangereusement avec le bord du précipice, les Rochelais ont toujours les crampons solidement plantés dans le gazon du Top 14. Et leurs dernières échéances, pour compliquées qu'elles sont, n'ont rien d'insurmontables. Gagner à Brive ce samedi ? Possible. Battre Agen à La Rochelle quinze jours plus tard ? Faisable. Gagner à Clermont-Ferrand le 23 avril (après que Rochelais et Clermontois se seront déjà rencontrés, le jeudi 7 avril, en quart de finale de Challenge européen) ? Plus délicat, mais pourquoi pas...Battre Bayonne à Marcel-Deflandre, le 7 mai ? Encore réalisable. Même si la réalité a été cruelle samedi dernier, les Rochelais ont toujours le droit de rêver.

Biarritz/Bayonne: 40-10 - Jérôme PREVOT

Il paraît qu'on appelle ça un "contre rucking", c'est Imanol Harinordoquy qui nous l'a rappelé. De ce Biarritz-Bayonne mené de main de maître par ceux qui recevaient, nous avons retenu une magnifique action dans un mouchoir de poche, un travail des avants biarrots sur un regroupement adverse capables de chiper un ballon à la régulière en poussant dans l'axe. Ca s'est passé à la 58eme minute, et ce fut vraiment sublime, aussi jouissif qu'une relance de 70 mètres. Enfin, ce n'est que notre avis.

Brive/Bourgoin: 50-6 - Vincent BISSONNET

Les supporters corréziens ont été les premiers témoins, cette saison, de la déchéance de l'empire ciel et grenat. Samedi, l'orgueil, l'amour-propre et les valeurs des Berjalliens n'ont pas résisté aux assauts brivistes et à l'usure du désespoir. Derrière la satisfaction et le soulagement des supporters brivistes, l'abattement des Isérois a été perçu comme un crève-cœur par tous les amoureux de rugby et donc, directement, du CSBJ. Dans les coulisses du stade Amédée-Domenech, Ugo Mola n'a d'ailleurs pas oublié de glisser un petit mot compatissant pour ce grand club en péril: "J'ai évidemment une pensée pour les Berjalliens. Ils ont fini par lâcher mais c'est compréhensible. Je me mets à la place de ces mecs qui vivent un calvaire depuis plusieurs saisons. Là, c'est trop pour eux. Mais je suis convaincu qu'avec la formation que possède ce club, il ne mourra pas. Au contraire, je suis sûr qu'il reviendra et qu'il va faire mal."

Agen/Clermont: 26-17 - Nicolas AUGOT

Agen a du caractère ! Après une entame catastrophique face aux champions de France et un essai encaissé après trois minutes de jeu, les coéquipiers d'Adri Badenhorst ont su redresser la barre pour mater les Auvergnats. Une superbe réaction d'orgueil qui a fait rugir de plaisir le stade Armandie, qui a certainement assisté au plus beau quart d'heure de la saison avec deux essais exceptionnels de Jean Monribot et d'Opeti Fonua. Une réaction d'hommes avec un engagement terrible sur tous les points de rencontre. En début de saison, les Lot-et-Garonnais auraient baissé pavillon mais ils ont maintenant la certitude qu'ils peuvent prolonger leur bail en Top 14 et ont su le prouver face à Clermont.

Castres/Toulon: 18-12 - Pierre-Laurent GOU

Drôle de scène à Pierre-Antoine vendredi soir dans le duel de buteurs qui opposa Teulet à Wikinson, deux des plus fines gâchettes du Top 14. Nous adorons ce genre de duel. Les sélections nationales n’y ont rien fait. C’est Teulet qui a pris le dessus. Un sans faute pour le Tarnais (6/6) quand l’Anglais ne réalisait qu’un 3/6 dans ses tentatives de but. Beau joueur, Wilkinson a longtemps attenduson adversaire du jour à la fin du match pour le féliciter. Rendez-vous manqué puisque Teulet était occupé à signer des autographes pendant son tour d’honneur. Heureusement que Canal+ a attendu les deux joueurs pour témoigner de cette rencontre.

Montpellier/Paris: 29-23 - Guillaume VERDIER

Nous sommes à la 62ème minute de ce Montpellier-Stade Français. Jusqu'alors, Paris semblait maitriser son sujet: dominés dans les phases de conquête, à l'impact, coupables de fautes bêtes, Montpellier lésé au score se retrouvait dos au mur et devait impérativement réagir. C'est donc à cet instant de la partie que Montpellier, enfin, retrouva son rugby plein de détermination. Deux mêlées parisiennes bousculées, une touche où Papé plaquait Fakate alors au soutien, sans ballon. Verdict immédiat: carton jaune. Paris pourtant sérieux mais beaucoup trop pénalisé ne s'en relèvera pas, et encaissera deux essais en une dizaine de minutes. Du-Manoir pouvait fêter la victoire, le MHR, grâce au réveil de ses avants, se replace dans la course a la qualification. Pour Paris, hélas, les carottes sont cuites...

Racing-Métro/Toulouse: 43-21 - Guillaume CYPRIEN

Quelle valeur attribuer à cette correction infligée par le Racing-Métro à Toulouse ? C’est la question du week-end. Le champion d’Europe, à l’orée d’une période très chargée, avec en point de mire le quart de finale de Coupe d’Europe à Anoeta contre Biarritz, s’était rendu au Stade de France en titularisant toutes ses forces vives. Il voulait s’imposer. Il voulait un succès retentissant, prendre tous ces points d’avance au classement, et préparer la dernière ligne droite de la saison sans être soumis à la pression du résultat à la fin de cette phase préliminaire du top 14. Raté. Complètement raté ! Toulouse a pris quarante points et trois essais sans en rendre un seul. Dans ce stade de France pratiquement rempli, le Racing-Métro a marché sur le leader sans aucun complexe à l’occasion d’une démonstration de puissance et de maîtrise mélangée. Accident du Stade Toulousain ? Sublimation ponctuelle de l’équipe francilienne pour sa première au stade de France ? Match révélateur de la supériorité du Racing-Métro à deux mois des demi-finales ? Quelle thèse accréditer ? La gifle a été trop cinglante pour ne pas susciter des interrogations. En conférence de presse, Guy Novès, qui en a connu pourtant beaucoup d’autres, des désillusions, a livré des commentaires à soutenir l’hypothèse d’un Racing-Métro au-dessus du lot. "J’ai eu l’impression que nous étions des juniors face à des seniors", songeait-il à l’évocation des vingt premières minutes ahurissantes de réalisme de l’équipe de Berbizier. C’est le champion d’Europe qui parle. Et quand ils se sont repris en main, quand ils ont tenté d’imposer leur jeu, ses joueurs ont semblé inoffensifs. Le Racing-Métro n’a jamais baissé de régime. Si ce match est un révélateur des forces en présence, alors les hommes de Berbizier sont aujourd’hui les grands favoris dans la course au Brennus.

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