Le Racing en puissance

Les sentiments devaient être partagés de part et autre au coup de sifflet final. Côté montpelliérain, on se demandera longtemps si le résultat aurait été différent sans ce carton jaune un peu bête reçu par Gorgodze en première mi-temps et qui a valu si cher aux Héraultais au niveau des points. Côté francilien on ruminera cette terrible erreur de Bergamasco, directement concerné par l'essai montpellierain qui coutait le point de bonus offensif à sa formation. Mais une victoire sur le dauphin reste néanmoins une bonne opération pour le Racing qui rejoint son adversaire du jour avec 45 points.

Enjeu oblige, le match débutait par un round d'obervation. Martin Bustos Moyano (21e) répondait à Jonathan Winiewski (8e) pour un score très etriqué de 3-3 à l'approche de la demi-heure de jeu. C'est alors que le premier tournant de la rencontre survenait. Le buteur parisien effectuait un placage cathédrale sur Moyano (25e) et le carton jaune lui était promis. Mais Julien Tomas eut la mauvaise idée de marcher volontairement sur Chabal et monsieur Cardona retourna la pénalité, permettant à Wisniewski de passer entre les mailles du filet. A peine trois minutes plus tard (35e), Gorgodze commettait un placage en l'air sur le même Wisniewski et n'échappait pas lui à la sanction, laissant ses partenaires à 14. Ces minutes d'infériorité numérique étaient alors fatales aux visiteurs qui craquaient seulement trois minutes plus tard. Bobo rentrait à l'intérieur et transmettait à Vulivuli qui s'engouffrait dans la défense adverse pour aplatir (38e). Sentant que leurs Héraultais étaient au plus mal les Racingmen continuaient à jouer malgré la sirène et étaient récompensés par un essai de Bergamasco, bien décalé sur l'aile gauche par Steyn. A 20-3 à la pause, le break était fait.

Le Racing rate le bonus

Les Montpellierains encaissaient trois nouveaux points à 14 au retour des vestiaires par Wisniewski (42e). L'enfer prenait alors fin avec ce terrible bilan de 17 points pris en dix minutes. Les hommes de Fabien Galthié et Eric Béchu, de nouveau à 15 ressortaient immédiatement la tête de l'eau. Sur un gros temps de jeu, Cronje était obligé de se mettre volontairement à la faute sur la ligne d'essai pour annihiler l'essai héraultais et était logiquement sanctionné d'un carton jaune (46e). On se disait alors que les rôles allaient s'inverser...mais pas du tout. C'est au contraire les Racingmen qui marquaient dans la foulée un essai en contre par Bobo sur son aile droite (48e). Les locaux serraient alors les dents et n'encaissaient aucun point à 14. On voyait alors les Franciliens bien partis pour conserver le point de bonus offensif, soutenus par leur public d'Yves-du-Manoir. Là encore on se trompait. Peut-être sur un excès de zèle, Mirco Bergamasco voulut relancer à la main à quelques mètres de sa ligne d'en-but alors qu'il pouvait envoyer un gros coup de pied et donner de l'air à son équipe. Sanction immédiate, puisque sa passe était interceptée, et sur l'action Gorgodze inscrivait l'essai en force (65e).

La fatigue était alors bien trop marquée des deux côtés pour voir un ultime éclair de part et d'autre, et seul le MontpellierainSantiago Fernandez parvenait à marquer des points sur pénalité en cette fin de match (79e), pour un score final de 28-16. Pour une erreur stupide, le Racing se voyait priver du bonus offensif qui lui aurait permis de dépasser les Montpellierains et de prendre seul la place de dauphin du Top 14. Après la contre-performance lors de la dernière rencontre à domicile face à Brive (6-6), près de 400 minutes sans marquer d'essais, on ne fera certainement pas longtemps la fine bouche en Ile de France. Montpellier rentre lui bredouille et ne démarre pas l'année 2011 sous les meilleurs hospices.