Agen se donne de l'air

Entre Agenais et Bayonnais, la lutte a fait rage de la première minute à la dernière, mais ce sont bel et bien les Lot-et Garonnais qui sortent vainqueurs de ce duel, sans contestation possible (21-3). Une lutte symbolisée par l'affrontement dans les règles de l'art des troisièmes lignes des clubs aquitains. Monribot-Fonua-Fono d'un côté face à Marmouyet-Puricelli-Martin de l'autre, et une opposition remarquable. Les mouvements de grande ampleur n'étaient pas attendus à Armandie, et c'est donc devant que la match s'est joué. A ce jeu de gros bras, Narjissi et ses soutiens Telefoni et Sheklashvili, ont dominé outrageusement leurs adversaires dans les mêlées... ouvertes et le jeu au près. En effet, dans l'affrontement direct des deux packs, l'Aviron était en revanche supérieur (trois pénalités accordées contre une).

Pas d'envolées, pas d'essais dans une première mi-temps cadenassée qui n'a finalement profité qu'à Barnard, auteur d'un trois sur trois dans ses tentatives lors des quarante premières minutes (9-0, à la pause). Jusqu'alors, la défense des hommes du duo Lanta-Deylaud avait fait des merveilles. Emmenés par un excellent Monribot, les pensionnaires d'Armandie n'ont jamais laissé franchir le premier rideau à leurs adversaires, si ce n'est ce simili-exploit de Julien Puricelli, réduit à néant par la cuillère de l'excellent Machenaud juste avant la pause.

Prime à la défense

Dans un Top 14 qui se voudrait offensif, notamment avec les règles de bonification, il faut bien des exceptions confirmant la règle. Le premier match de l'année 2011 à Armandie en fut une. Et lorsqu'une défense prend le dessus, la décision se fait souvent sur des turnovers engendrant des contres assassins. Les bourreaux des Basques se nommaient Vaka et Edmond-Samuel, le premier cité interceptant une passe (51e), pendant que le second profitait d'un par-dessus mal senti de Marmouyet pour amorcer le contre dont il était à la conclusion (73e). Les troupes de Christian Gajan étaient alors prises à leur propre jeu. Dans l'agressivité et le combat, les Agenais ont toujours dominé, excepté peut-être, les dix premières minutes de la seconde mi-temps. Mais c'est la stérilité qui prédominait dans les actions des Basques. Latéralité et manque d'inspiration habitaient les rangs bayonnais autant que détermination et pressing étaient dans ceux des Agenais.

En vingt minutes, l'affaire était pliée, vingt minutes qui concrétisaient enfin la mainmise des locaux sur le match. Ce n'est finalement que lors des tous derniers instants de la partie que le jeu s'est emballé, les Bayonnais jouaient une pénalité rapidement à la main, alors qu'il n'y avait plus rien à espérer... Toutefois en vain. Les Agenais reprennent un peu d'oxygène dans l'âpre course au maintien, tandis que les Bayonnais, après l'excellente opération face à Toulon, lâchent du lest dans l'optique de la qualification aux phases finales.Un début 2011 contraire au final 2010.