Agen pris à son propre piège ?

Jeudi soir à Agen, la température sera glaciale. Et pas seulement parce que le thermomètre descendra en-dessous de zéro degrés... L'ambiance lors des retrouvailles entre le SUALG et le CSBJ promet d'être polaire après la polémique lancée par les Agenais il y a quinze jours. Rappelez-vous : ulcérés par le retrait de cinq points prononcés à l'encontre du club isérois par la DNACG quelques jours avant la raclée reçue à Pierre-Rajon face à La Rochelle (14-44), les dirigeants lot-et-garonnais avaient parlé de "cadeau fait aux Rochelais".

Dans un communiqué, ils avaient ensuite demandé la neutralisation des points du CSBJ depuis le début de la saison et s'en étaient aussi pris aux dirigeants berjalliens : "Il est aisé d’imaginer la motivation des joueurs berjalliens face au Stade Rochelais alors que leur Président venait de leur exprimer juste avant le match sa décision de ne pas faire appel de cette sanction et de préparer son projet de descente en Pro D2. Quelle crédibilité pourra-t-on donner aux prochaines rencontres impliquant le CSBJ alors même que le club aura libéré plusieurs de ses joueurs et ne parlons pas de l’équité sportive par rapport aux rencontres de début de saison ?".

Tout ça pour vous dire que l'extra-sportif pourrait largement influer sur le sportif jeudi à Armandie. Et les Agenais, qui ont replongé dans la zone rouge à l'issue du carton reçu à Biarritz (22-65) lors de la dernière journée de Top 14, n'ont pas besoin de ça. La pression est déjà énorme sur leurs épaules. Et cette situation ne fait qu'en rajouter. Au point de rendre le stratagème de leurs dirigeants contre-productif ? Réponse jeudi soir. Le staff et les joueurs sont peu loquaces sur ce sujet mais il est certain qu'ils se retrouvent à gérer une situation qu'ils n'ont pas choisie.

Mignot : "Un chien qui aboie est un chien qui a peur"

Alors ils se reconcentrent sur le sportif. "Les joueurs sont très concernés et très motivés aux entraînements, ils connaissent l'enjeu de cette rencontre, témoigne le manager Christian Lanta. Il faut d'abord penser à gagner mais un point de bonus offensif serait idéal. Sachant que La Rochelle va à Toulon, ils ont une occasion en or de sortir de la zone rouge." Pour cela, ils devront être capables de se remobiliser après avoir encaissé 153 points en trois matchs et autant de revers. Lanta est persuadé qu'ils en sont capables : "Les défaites en Challenge sont anecdotiques, cette compétition n'était pas prioritaire pour nous. Alors certes, Biarritz reste Biarritz. Mais on ne peut pas analyser cette défaite dans l'absolu. Leurs cadres à eux étaient au repos quelques jours avant à Toulon alors que les nôtres enchaînaient trois matchs en dix jours. Ces dernières années, d'autres équipes ont fait des impasses terribles et se sont quand même maintenues à la fin de la saison."

Pour Agen, ce maintien passera obligatoirement par un succès contre Bourgoin. Il faudra être forts, sur le terrain et dans les têtes. Les Berjalliens assurent d'ailleurs qu'ils se concentreront uniquement sur le sportif eux aussi : "Pas question d'utiliser la polémique du président d'Agen pour nous motiver. Un chien qui aboie est un chien qui a peur, explique le nouvel entraîneur Laurent Mignot. Je ne sais pas si l'on va fausser le déroulement du Top 14, comme il le prétend. La certitude, c'est que nous nous déplacerons à Agen avec l'intention de faire le meilleur match possible. C'est un match important pour nous." Nouveaux entraîneurs, nouvelles ambitions. Le CSBJ a finalement fait appel de la décision de la DNACG et compte se battre jusqu'au bout. Cela commence à Armandie.