L'importance d'être constant

Par Rugbyrama
  • 2010 Top 14 Toulouse Maxime Medard
    2010 Top 14 Toulouse Maxime Medard
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Fantomatique contre le Racing, Toulouse s'est remis dans le droit chemin jeudi contre Bourgoin. Passés du pire au meilleur en quelques jours, les joueurs de Guy Novès doivent maintenant gagner en constance dans leurs performances, même si novembre n'est pas le mois idéal pour cela.

Alors que nous sommes quasiment à mi-saison, le Stade toulousain se situe dans des temps de passage très respectables dans ce Top 14. Deuxième du classement, la troupe de Guy Novès mène le groupe des poursuivants derrière l'échappé Perpignan, avec Castres et Clermont dans sa roue. Certes, les 36 points actuels restent assez nettement en retrait du total de la saison 2008-2009 au même stade de la saison puisque Toulouse comptait déjà 43 points après 12 journées l'an passé. Mais les Rouge et Noir avaient réussi une entame exceptionnelle, remportant 10 de leurs 12 premières rencontres. Néanmoins, le bilan comptable demeure encore très présentable.

Pour aller titiller le leader et champion en titre catalan, il manque toutefois une forme de constance aux Toulousains. De cette absence de continuité dans le jeu découle une courbe de résultats légèrement sinusoïdale. Le Stade n'a ainsi jamais pu aligner trois victoires de suite cette saison en Top 14 (1), une performance tout de même accomplie par sept équipes, dont certaines, comme Montpellier, naviguent largement derrière Toulouse au classement. A ce titre, la semaine écoulée résume à elle seule le côté pile et le côté face du triple champion d'Europe. Méconnaissable et battu à Colombes par le Racing samedi dernier, il avait rendu sa pire copie de la saison, avant d'offrir un festival de jeu et d'essais cinq jours plus tard contre Bourgoin.

Elissalde: "Je suis désolé qu'on choisisse nos matches"

A Paris, dans une colère froide, Guy Novès avait eu des mots durs mais justes envers ses joueurs. "Certains joueurs chez nous n'étaient peut-être pas au niveau où moi je les attendais, notamment quelques-uns qui vont jouer en équipe de France", avait-il asséné. Invités à une opération rachat devant leur public d'Ernest-Wallon jeudi soir, les Toulousains ont cette fois répondu présent. "On a fait du bon, parfois du très bon malgré quelques déchets", juge Jean-Baptiste Elissalde. Guy Novès, lui aussi, a apprécié: "Ce fut un match très sérieux avec des joueurs concernés, concentrés sur l'objectif de victoire. Il n'y a rien d'exceptionnel mais tout a été fait de manière propre avec énormément d'application." Quand cette équipe se donne les moyens de montrer son véritable visage, voilà ce qu'elle peut, ce qu'elle doit accomplir.

La prochaine étape, pour ce groupe, consistera donc à agir plutôt que réagir. "C'est dommage qu'on n'arrive pas plus souvent à enchaîner ce genre de matches. Je suis désolé qu'on choisisse nos matches", regrette Elissalde. Le temps où une équipe comme Toulouse, sur la seule valeur de ses individualités, pouvait remporter certains matches en jouant avec le frein à main est désormais révolu. Le Top 14 s'est densifié et nivelé par le haut. "On sait que ce championnat est très compliqué, chaque week-end c'est très dur, et les équipes entre guillemets du bas de tableau sont toutes très difficiles à manier même à domicile", admet Grégory Lamboley.

En quête de continuité, Toulouse aura peut-être du mal à la trouver durant ce mois de novembre si compliqué, au cours duquel une quinzaine de ses joueurs sera mobilisé par diverses sélections, à commencer par le XV de France (NDLR: 10 joueurs toulousains ont été retenus par le staff tricolore pour la tournée d'automne). Il était donc d'autant plus important de bien faire les choses face à Bourgoin. "On avait vraiment besoin de ce point de bonus sur le plan comptable avant de laisser l'équipe pour deux matches de championnat sans les joueurs partis jouer sous les couleurs de leurs pays respectifs", souligne Thierry Dusautoir. Comme toujours à cette période, Toulouse va maintenant devoir bricoler, même si beaucoup de clubs aimeraient bricoler avec des Kellleher, des Elissalde, des Donguy, des Fritz, des Poitrenaud ou des Lamboley. Puis, peu importe les joueurs, l'esprit devra être là, car Guy Novès ne tolèrera pas beaucoup de sorties comme celle de Colombes...

(1) Depuis l'instauration de la poule unique, le Stade toulousain avait toujours réussi à gagner au moins trois matches de suite lors des 12 premières journées.

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