Dominici: "Qu'ils s'amusent !"

On imagine que cette victoire vous rassure après une période délicate...

Christophe Dominici: Quand on perd deux fois en Coupe d'Europe dans des conditions aussi difficiles, c'est sûr. L'objectif était la victoire, les joueurs ont démontré un bel état d'esprit. On a retrouvé une touche. On a travaillé, on s'est mobilisé pour ça cette semaine. Le résultat est là donc, on est satisfait.

A l'image de la saison, on a encore vu un Stade français aux deux visages. Avec plus d'animation dans le jeu en seconde période...

C.D: Quand on ne décolle pas l'adversaire au score comme en première période, on est plus inhibés. Dès qu'on a un peu plus de marge, les joueurs se sentent plus libérés et prennent plus d'initiatives. Cette fois, ça nous a réussis même si, par moments, on a été approximatifs et qu'on les a laissé recoller. Ce sont toutes ces petites erreurs qu'il faut gommer. Heureusement, on n'a pas été sanctionnés sur ce match là. Face à des équipes avec plus de réussite, on aurait pu l'être.

Après la victoire à Biarritz, vous aviez appelé à ne pas s'enflammer. Le discours est-il le même ?

C.D: Ce sont les vacances, il faut les laisser savourer ! Il y a assez de pression, assez d'entraînements, de vidéos... il faut que les joueurs savourent. Mais je le répète, une équipe, c'est fragile. La semaine dernière, on a perdu et là on met beaucoup de points au quatrième du championnat. Dès qu'on prend le score, les équipes lâchent. C'est ce qu'on n'a pas su faire face aux Harlequins en débutant par un 0-12.

Quel bilan tirez-vous de cette première moitié de saison? Que faudra-t-il améliorer?

C.D: Il faudra déjà se qualifier en Coupe d'Europe. Il nous reste deux matchs et dix points à prendre. En championnat, il faudra garder la même cadence. On a déjà gagné cinq fois à l'extérieur et c'est très positif. Ca prouve qu'on est une équipe qui sait voyager. Maintenant, il s'agira d'être plus cohérent dans les matchs de haut niveau. On a été approximatifs contre le Stade toulousain, Clermont et les Harlequins. C'est du domaine psychologique.

Toute la semaine, le club était à huis-clos. L'ambiance était-elle tendue?

C.D: Non, pas vraiment. Les joueurs n'avaient rien à se reprocher sur l'envie, sur le courage et la volonté qu'ils ont mis dans la double confrontation face aux Harlequins. Ce n'est pas facile de faire la seconde période que l'on a fait avec douze points de retard, devant 80 000 spectateurs. C'est un groupe qui ne lâche pas, qui est solidaire. On voit des jeunes tirer des joueurs plus expérimentés vers le haut. Ce groupe a envie de travailler. Les joueurs méritent de faire la fête.

Jusqu'à oublier les exigences du professionnalisme pendant 15 jours?

C.D: Pas du tout ! Oublier le rugby oui, mais pas ses exigences. Qu'ils s'amusent, qu'ils profitent et passent du bon temps. On a que six jours avant la reprise de l'entraînement.