Paris perd ses forces

On pourrait croire que les Parisiens arrivent à Biarritz remontés comme des filles un premier jour de soldes. Qu'ils comptent bien profiter du retour de leurs internationaux et de la crise traversée par le BO pour empocher leur cinquième victoire à l'extérieur de la saison. On pourrait. Mais la réalité est tout autre.

Le stratège argentin Juan Martin Hernandez est rentré avec une élongation d'un adducteur, le talonneur Dimitri Szarzewski est "mâché" et sera lui aussi remis au repos, tandis que les Italiens Mauro et Mirco Bergamasco sont rentrés diminués (respectivement touchés à un coude et à une épaule). A cette fatigue physique, il faut ajouter une fatigue morale, plus ou moins grande. "Certains joueurs ont le moral en berne, confirme l'entraîneur Fabrice Landreau. A nous de trouver les mots pour les redynamiser. C'est toujours très complexe tous les ans, car on connaît l'intensité de la pression que subissent les joueurs lors des matchs internationaux. Quand les joueurs reviennent, ils sont complètement rincés." Les Italiens, à l'image d'un Sergio Parisse "très déçu et fatigué", semblent les plus touchés. Le capitaine de la Squadra sera ainsi ménagé lui aussi.

Préparer le match contre les Harlequins

Du coup, ce sera encore système D samedi. Le centre Guillaume Boussès devra encore dépanner à l'ouverture tandis qu'un autre centre, Geoffroy Messina, le fera en troisième ligne. Et le reste du groupe n'est pas vraiment rassuré après trois défaites consécutives et une victoire peu convaincante à Castres le week-end dernier. Le trio d'entraîneurs ne sait plus vraiment comment gérer les choses : "On est en pleine réflexion concernant notre façon d'aborder le match, explique Christophe Dominici dans Midi Olympique. On veut aller chercher des points, sans prendre le moindre risque sur la santé des joueurs. On a plusieurs tableaux à gérer et on va essayer de le faire le plus intelligemment possible."

L'autre tableau, c'est la H Cup. La semaine prochaine au Stade de France, Paris jouera un match éliminatoire dans la course à l'Europe face aux Harlequins. "Cela aurait été important d'aligner à Biarritz l'équipe qui affrontera les Anglais pour qu'elle retrouve des automatismes, qu'elle reprenne des repères offensifs et défensifs...", déplore Fabrice Landreau. Encore une fois, il faudra faire avec.