Paris a la foi

Par Rugbyrama
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Malgré une fin de saison plus que poussive et un collectif parfois souffreteux, le Stade français croit en son étoile à l'heure d'aboder la phase finale. Les Parisiens ont l'expérience pour eux, et ils ont confiance en leur potentiel. Perpignan est prévenu: Paris ne part pas battu samedi à Gerland.

Quatrième de la phase régulière, le Stade français est le moins bon élève des grosses têtes du Top 14. Les chiffres sont là pour le dire, surtout au regard des résultats récents. Paris vient de perdre six de ses neuf derniers matches de championnat. Le club de la capitale arrive donc en demi-finales avec le rythme d'un candidat au maintien, plus que d'un prétendant au titre. L'heure n'est donc pas à la fanfaronnade ou au bombage de torse. Paris se fait tout petit. Dans son coin. En attendant son heure. Pas forcément serein, mais pas abattu non plus.

Un petit bruit lancinant qui circule dans le microcosme laisse entendre que les Parisiens n'auraient finalement pas effectué une si mauvaise affaire en arrachant la quatrième place. De fait, ils évitent Toulouse et Clermont, le champion et son dauphin, deux équipes qui font peur. Bien sûr, Perpignan a fini en tête, devant le Stade et l'ASM, mais l'Usap n'a pas le même vécu en phase finale que les deux autres adversaires potentiels du Stade français, Evidemment, l'argument gêne les Parisiens, qui ne veulent pas avoir l'air de se réjouir de leur sort. "Clermont impressionne peut-être plus mais l'Usap est beaucoup plus régulière ", souligne Ewen McKenzie, avant d'ajouter, malicieux: " Maintenant, nous allons nous rencontrer pour la quatrième fois de la saison et nous n'avons encore jamais perdu."

McKenzie: "Je la sens bien cette demi-finale"

Vrai. Le Stade français a infligé à Perpignan son unique défaite de la saison à Aimé-Giral. Les deux équipes avaient partagé les points lors du retour au Stade de France. Ce sera par ailleurs la 4e confrontation entre les deux clubs en phase finale. Pour l'heure, Paris a battu trois fois Perpignan (finales 1998 et 2004, quart de finale 2000). Pas de quoi nourrir un complexe de supériorité, surtout au vu de la forme du moment. Mais les Parisiens savent où ils mettent les pieds. Ils savent préparer ces rendez-vous. Alors, sans claironner partout qu'ils vont être champions de France, ils sont loin d'être résignés. "Je sens bien cette demi-finale parce que les joueurs se l'approprient, note McKenzie. Les leaders sont là et ils emmènent les autres dans leur motivation." Quand on lui demande si son équipe a les armes pour battre Perpignan, le manager australien n'hésite pas: "Oui, bien sûr."

Parmi les leaders évoqués par Ewen McKenzie figure Sylvain Marconnet. Quand il a resigné l'année dernière alors que Bayonne le convoitait, c'était avec l'espoir de goûter à nouveau la saveur d'un Brennus. "Nous ne sommes pas à 80 minutes du bonheur mais à 160. Car cela ne sert à rien d'aller en finale si c'est pour la perdre", annonce le pilier international. Lui aussi se moque du parcours chaotique de son équipe, de la première ou de la quatrième place. Tout ceci n'aura plus aucune importance samedi à Gerland. Il insiste: "On sait que maintenant notre destin est entre nos mains. On occulte ce qui s'est passé cette saison et on est concentrés sur nos adversaires."

Le Stade français semble donc habité par une forme de foi en ses moyens qui tranche avec l'impression besogneuse laissée par l'équipe ces dernières semaines. Mais à l'image de Sylvain Marconnet, ils ont le sentiment de pouvoir sortir le grand jeu au moment opportun. "Cette année, explique-t-il, on n'a pas fait un match réellement abouti, on a recherché cette référence toute la saison mais on ne l'a pas obtenue. Il y a du potentiel et si on arrive à l'exprimer pleinement je pense qu'on a les moyens d'aller au bout. On se qualifie quatrième, c'est vrai que la saison a été longue et difficile mais en l'espace de deux matches, on peut aller chercher ce pourquoi on aime le rugby, le Bouclier de Brennus." Pari tenu?

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