Miracle à Toulouse

Si Frédéric Michalak avait oublié combien le championnat français pouvait être capricieux, il a vite été ramené à la réalité. Pour son retour sous le maillot toulousain, l'ancien ouvreur des Sharks a eu droit à une partie compliquée comme le Top 14 sait en livrer. Face à des Toulonnais complètement décomplexés, les champions de France ont eu toutes les peines du monde à ne pas concéder leur premier revers à domicile de la saison.

Peut-être ont-ils un peu sous-estimé leur promu d'adversaire… En témoignent cette pénalité non tentée à cinq mètres à la 33e ou ce deux contre un vendangé à dix mètres par Kunavore qui préférait taper par-dessus pour lui-même et commettait un en-avant à la réception (40e). Les Toulousains étaient ainsi menés 13-8 à la mi-temps, à la surprise générale. C'était pourtant logique au vu de la fébrilité des locaux, qui auraient d'ailleurs pu accuser un retard de 8-20 si Donguy n'avait pas sauvé les siens en mettant la main sous le ballon aplati par Kefu (26e). Le premier essai de la rencontre, marqué par Fritz sur un superbe mouvement collectif (11e) , ne suffisait pas à pallier les défaillances toulousaines (en touche notamment avec trois ballons perdus sur lancer de Lacombe pendant la première mi-temps). Et les Toulonnais prenaient l'avantage après vingt minutes de jeu grâce à un essai d'Ai'i.

Michalak sifflé, Du Toit en sauveur

Les champions de France revenaient des vestiaires animés de meilleures intentions. Dominateurs territorialement et dans la possession de balle, ils peinaient toutefois à concrétiser, peu aidés par le manque de réussite de Michalak. La coqueluche de la Ville Rose, qui réussissait seulement une pénalité sur cinq, était même sifflée par quelques supporters d'Ernest Wallon… Toulouse devait attendre l'heure de jeu et une succession de mêlées à cinq pour revenir au score grâce à un essai en force de Kelleher. Mais les Toulonnais, à 14 suite au carton jaune de Ribes, reprenaient immédiatement l'avantage par un essai de Rooney après un ballon perdu par Donguy (62e, 18-13).

Du Toit réduisait le score à la 73e sur une pénalité mais les hommes de Guy Novès accusaient toujours deux points de retard. Ils tremblaient jusqu'à la 78e et une seconde pénalité du Sud-Africain, infaillible, pour accrocher une victoire presque inespérée (19-18). Toulon, dont l'ouvreur Damien Vidal avait manqué les poteaux deux minutes plus tôt, peut nourrir bien des regrets. Comme Brive ou Narbonne par le passé, le RCT se serait bien vu profiter des doublons tests-Top 14 pour faire un coup à Toulouse. Mais même quand il n'est pas en forme et qu'il lui manque douze internationaux, le Stade toulousain gagne. Il paraît que c'est la marque des grandes équipes.