Biarritz, le plaisir retrouvé?

Il y a ceux qui voient le verre à moitié vide. Approximations, fautes de mains, pénalités concédées, essai encaissé dès la 4e minute... Et c'est vrai que les Biarrots ont été très loin de rendre une copie propre lors de la journée inaugurale face à Bourgoin, malgré la victoire (29-22). Et puis, de l'autre côté, les optimistes, voire les rêveurs, qui ont vu une équipe joueuse, tenter des choses sous l'impulsion du virevoltant Tadzukwa Ngwenya et prendre des risques, quitte à se faire contrer. La promesse de voir du beau jeu à Aguilera cette saison? Il faut presque se pincer pour y croire.

Avec seulement deux matchs amicaux dans les pattes, le club basque est pourtant toujours en rodage. Mais les Biarrots n'ont pas fermé le jeu devant les Isérois. Bien au contraire. La botte de Valentin Courrent (100%) et le finish de l'ailier américain (deux essais) ont fait le reste. "Par rapport à l'an dernier, c'est le jour et la nuit", concède Serge Blanco dans Midi Olympique. D'abord nous n'avons jamais été inquiets. Ensuite, quand les internationaux auront retrouvé leur niveau, nous aurons un autre visage. Dans trois semaines, l'équipe aura retrouvé son rythme".

Delmas: "On a manqué de bulbe"

Pour Jacques Delmas, le tableau est toutefois un peu moins rose. Ses hommes ont perdu de vue la stratégie en raison d'un enthousiasme débordant. "La générosité ne fait pas tout. Nous avons manqué de bulbe dans la conduite du jeu", explique l'entraîneur en chef. Soit, mais dans l'état d'esprit, quelque chose a changé. Comme le révèle cette phrase de Nicolas Brusque après le match. "Nous avons fait des fautes de main parce que nous avons joué. Pas parce que nous avons fait des erreurs. Ce type de match, l'an passé, nous l'aurions perdu".

Il faut dire que la saison dernière, rien ne fonctionnait. Notamment côté spectacle: trois pauvres bonus offensifs - le premier à la 17e journée ! - la 12e attaque et au final, la pire saison depuis 2000. La nouvelle ère qui s'ouvre est donc celle de tous les espoirs. "On sent le groupe intéressé et enthousiaste, explique Dimitri Yachvili. On a à coeur de bien faire. On repart de zéro, au niveau de l'organisation, du jeu, du physique. On remarque des choses à l'entraînement. Sur le terrain, on voit l'enthousiasme, l'envie de bien faire".

Moins de cinq jours après Bourgoin, il faudra donc montrer la même envie devant Castres. Vainqueurs à Biarritz lors de la dernière journée en juin, subtilisant par la même la 5e place au BO, les Tarnais viennent le couteau entre les dents. Motivés à l'idée de se racheter de leur faux-pas à Pierre-Antoine devant Bayonne. Mais pour Imanol Harinordoquy, qui fera son retour à l'occasion de cette 2e journée, il ne faut pas non plus faire n'importe quoi. "Il ne faut pas que l'on s'expose. Il nous faut assurer les bases" , avoue le troisième ligne. Tant qu'on ne s'ennuie pas à Aguilera, ça va...