"On fait de notre mieux"

Biarritz sort de la H Cup par la petite porte. La victoire contre Viadana a été longue à se dessiner.

R.C. : Oui parce que les équipes italiennes sont toujours très accrocheuses. Nous avions à coeur de faire du jeu et nous avons voulu trop jouer avant d'assurer les bases. Alors ils nous ont beaucoup contrés dans les zones de ruck, il y a eu beaucoup de ballons tombés mais dès qu'ils ont baissé de pied physiquement, nous avons eu des espaces et nous avons fait une belle deuxième mi-temps. Il y a eu du déchet mais nous avons inscrit quatre essais. Cela faisait longtemps que cela ne nous était pas arrivé. Au final, nous avons pris pas mal de plaisir.

Il y avait beaucoup de changements dans le XV de départ biarrot. Cela a-t-il rendu les choses plus difficiles également ?

R.C. : Oui. En plus, nous avions un peu moins travaillé dans la semaine parce que les organismes étaient fatigués après le match aux Saracens. Malgré notre bonne volonté, on a eu du mal à se trouver en début de partie mais une fois qu'on a joué un peu plus en avançant, les automatismes sont revenus naturellement.

Le staff biarrot n'a pas caché cette semaine qu'il avait écarté certains cadres de l'équipe. Cela a-t-il eu les effets escomptés ?

R.C. : Ce n'est pas tout à fait ça. Pas mal d'internationaux n'avaient pas coupé depuis la Coupe du monde et ils avaient besoin de souffler. Il y avait aussi des joueurs qui n'avaient pas beaucoup joué jusqu'à maintenant. Si on ne les faisait pas jouer contre Viadana, ils n'auraient jamais été alignés. Au-delà de remises en cause, il s'agissait aussi de faire souffler certains et de donner leur chance aux autres.

Des remises en questions étaient nécessaires quand même selon vous ?

R.C. : Bien sûr. Nous sommes des joueurs professionnels, nous faisons un sport difficile et la remise en question est quotidienne. Mais c'est vrai que des fois, à force de jouer, on est un peu fatigué, on a la tête un peu pleine et on a du mal à se remettre en question individuellement. Etre mis au placard permet d'évacuer et de se remettre au travail pour se donner à 100%.

Jack Isaac disait cette semaine que les joueurs doivent "ouvrir les yeux". Etes-vous d'accord avec ça ?

R.C. : Oui. Nous avons parfois trop joué par rapport à ce qu'on savait de nos adversaires et non pas en utilisant notre lecture du jeu pendant les matchs. Nous avions souvent du mal à trouver des solutions parce que nous étions trop stéréotypés par rapport à ce que nous avions travaillé pendant la semaine et nous ne parvenions pas à prendre des initiatives. C'est à nous, les joueurs de prendre nos responsabilités sur le terrain et d'être capables de nous adapter.

Ne s'agissait-il pas aussi d'ouvrir les yeux au niveau de l'investissement ou du comportement ?

R.C. : Je ne le crois pas. S'il y a bien quelque chose à retenir depuis le début de la saison, c'est notre état d'esprit. Il y a eu des contre-performances mais nous sommes un bon groupe, mené par une vraie détermination. Il n'y a pas toujours eu la manière mais le groupe fait de son mieux.

Comment expliquez-vous alors que vous n'arriviez pas à retrouver la manière dont vous parlez ?

R.C. : Nous avons parfois manqué de réussite et ce manque de réussite a entraîné une perte de confiance. A partir de là, c'est plus dur de jouer, on a le couteau sous la gorge... En plus, on s'est raté sur nos deux premiers matchs à Aguilera et après les matchs étaient beaucoup plus difficiles à aborder.

Dans quel état d'esprit êtes-vous du coup ?

R.C. : Nous sommes très revanchards et très conquérants en vue de faire quelque chose en championnat. Nous pensions avoir un calendrier très chargé cette saison avec la H Cup et finalement, nous allons avoir le même que la plupart des autres clubs français... Maintenant, on a envie de s'entraîner, de travailler dur pour conserver notre troisième place de Top 14, se qualifier pour les demi-finales et aller le plus loin possible.

La réception de Perpignan pourrait-elle être un tournant de la saison ? En cas de victoire, le BO montrerait qu'il faudra compter sur lui malgré ce début de saison mitigé et l'élimination en H Cup .

R.C. : Si on gagne ce match, on sera en position très favorable pour la suite, pour continuer avec plus de sérénité et essayer d'aller au bout. Depuis quelques saisons, la Coupe d'Europe permettait au BO d'avoir un déclic. Cette année, elle a plutôt pointé du doigt nos carences et nos faiblesses. A nous de nous en servir pour améliorer nos défauts et réagir.