Le défi de Cohen

Par Rugbyrama
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Loin du France-Angleterre à venir, l'ex-champion du monde anglais, Ben Cohen, rêve de reconquérir le maillot à la Rose, depuis Brive qui tente aussi de retrouver son lustre passé. C'est à qui relancera l'autre...

Des candidats à la pré-retraite dorée, le Top 14 en a vu. Mais Cohen, du genre à racheter son contrat et sa liberté après un différend avec son club de toujours (Northampton) ou faire l'impasse sur le Mondial pour la naissance et les premiers mois de ses jumeaux, n'est pas homme à décisions faciles. "Ma venue à Brive est un défi personnel" explique l'ailier de 29 ans aux 57 sélections, 2e meilleur marqueur (31 essais) de l'histoire du XV anglais. "Il y a quelque chose de vital en moi: j'aime gagner. Et puis il y a l'ambition, qui reste centrale à mes yeux, de défendre à nouveau les couleurs de mon pays".

Champion du monde 2003, Cohen joua la dernière fois avec l'Angleterre sous Andy Robinson (prédécesseur de Brian Ashton) fin 2006, mais se sent loin de la fin. Et mis en appétit par un bref retour à Twickenham en novembre, avec les Barbarians vainqueurs des Springboks champions du monde (22-5). Difficile de douter de l'impact, pas seulement physique (1,87 m, 100 kg) de Cohen depuis son arrivée en Corrèze en décembre. Ou au moins de la coïncidence avec la remontée de Brive (14e à 11e en cinq matches) et le retour d'un esprit d'entreprise, d'une confiance absente du jeu corrézien à l'automne.

"Réveiller ce géant endormi"

Un essai de dynamiteur dès sa première sortie, le "match de la peur" gagné à Dax (27-19), une grosse influence dans le succès référence sur Castres (26-13), un leadership de facto dans une ligne très anglophone (entre Johnston, Cooke, Davies, Bolavucu, Hufanga): le grand frère Cohen marque sa nouvelle famille. Entre son congé parental et sa rupture avec Northampton, "après cinq mois d'arrêt, j'ai encore besoin de temps pour retrouver ma régularité" , plaidait-il après sa "prestation décevante" à Paris (36-7). Qui a rappelé que s'il peut mettre le feu dans l'entrejeu, Cohen n'est pas naturellement un centre, où il glissa en fin de match... quand Paris marqua deux essais derrière.

"Son expérience du haut niveau apporte sérénité et sécurité" à l'équipe, résume Olivier Magne qui guide depuis deux mois le redressement du CABCL. Surtout, Cohen, champion d'Europe 2000 avec Northampton (et demi-finaliste 2007) et Brive, sacré en 1997, ont un but commun: renaître. "Je suis ici pour faire la différence, ramener Brive où il était, en attirant d'autres grands noms, si possible des internationaux français en activité" , pose Cohen. "Je veux réveiller ce géant endormi. Ce n'est qu'ainsi, en attirant l'attention de Brian Ashton, que j'aurai peut-être une nouvelle chance" avec l'Angleterre.

France-Angleterre le 23 février: dépassé en N.11 par les Lewsey (titulaire au Mondial), Strettle (en début de Tournoi), à présent le colosse Vainikolo, voire Cueto, Cohen semble hors course pour ce Tournoi ou au-delà. Mais attention, prévient son coéquipier de Brive (et champion du monde 2003) Steve Thompson, à un Cohen "toujours extrêmement décidé, et à présent mûri et plus relax" dans son rugby. Attention à un ailier avide de faire impression internationale, et qui tient une occasion en or, lors du derby Brive-Clermont samedi, dans un mano a mano avec l'ailier bleu Aurélien Rougerie.

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