La finale à la loupe

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

La finale Clermont-Toulouse, entre le premier et le deuxième du championnat, se jouera à couteaux tirés ce soir, au Stade de France. Chroniqueur sur notre site et l'un des plus fins spécialistes du jeu, Henry Broncan, nous décortique le match secteur par

CONQUETE

Selon Henry Broncan, l'avantage va à Toulouse. "Légèrement, simplement parce qu'ils sont un peu plus expérimentés que les Clermontois dans ce secteur." Le Stade toulousain a progressé, en touche notamment, grâce à la précision amenée par Yannick Bru. "Pour moi, Jean Bouilhou est un peu le symbole de cette réussite et de cette expérience", affirme l'entraîneur agenais, sachant toutefois que les Clermontois ont eux aussi progressé dans leur alignement avec l'arrivée de l'international Julien Bonnaire. En mêlée, l'ASM doit se passer d'un titulaire indiscutable avec la blessure de Martin Scelzo. Cela ne facilitera pas sa tâche face à la première ligne solide et expérimentée de Toulouse. Mais l'Argentin est absent depuis plusieurs semaines et les Auvergnats ont appris à vivre sans. Ils ont d'ailleurs prouvé qu'ils avaient des ressources en demi-finale, rivalisant crânement face à Perpignan, réputé meilleur pack du championnat.

ATTAQUE

"Les deux sont superbes." Henry Broncan résume ce que toute la France du rugby pense. Toute la saison durant, les Nalaga, Rougerie et autres Médard ou Heymans ont ravi les amoureux de balle ovale de leurs courses folles, de leurs crochets d'école et de leurs raffuts dévastateurs. Ajoutés à la justesse et la précision de la charnière clermontoise ainsi qu'au soutien impeccable des Toulousains et à leur folie, cela promet une rencontre flamboyante. Mais cela pourrait justement se retourner contre eux. Explications du technicien agenais : "Quand on en attend trop sur le plan offensif, c'est souvent la défense qui prend le pas. A mon avis, cette rencontre se jouera en contre-attaque et se gagnera sur les ballons de récupération." Toulouse, qui a marqué ses trois essais sur de contre en demi-finale, ne devrait pas le contredire.

DEFENSE

La clé du match donc selon Henry Broncan. "Avec de telles attaques, les défenses des deux côtés vont être extrêmement bien organisées et il sera très difficile de passer." Ce n'est pas pour rien, d'ailleurs, que les deux équipes sont classées deuxième et troisième meilleure défense de la phase régulière derrière Biarritz (387 points encaissés pour Clermont et 407 pour Toulouse). Côté haut-garonnais, la faiblesse est plus marquée sur les extérieurs avec une paire de centres Jauzion-Kunavore qui n'est pas encore rôdée et qui offre des espaces. A Clermont, l'essentiel des interrogations porte sur Brock James, plus réputé pour son jeu au pied que pour sa rigueur défensive. Napolioni Nalaga, également, pourrait être visé par les Toulousains. Car s'il assure en général en un contre un, il n'est pas irréprochable dans son (re)placement.

JEU AU PIED

"Selon moi, si Elissalde n'avait pas joué, cela aurait été un coup très dur pour Toulouse. Et les Toulousains auraient pu en cas de défaite prendre l'absence d'Elissalde comme excuse..." Henry Broncan souligne l'importance de l'international et de sa précision au pied dans le système de jeu toulousain. "Il s'est très bien installé à ce poste et c'est un buteur hors-pair." Mais il sera dur de tenir la comparaison face à un Brock James "excellent", précis et à la vista exceptionnelle. S'il n'a réalisé qu'un 50% dans ses tentatives de tirs au but en demie, il reste toujours une arme redoutable, capable de voir la moindre faille dans la défense adverse.

DYNAMIQUE ACTUELLE

Les conditions semblaient plus favorables aux Clermontois cette semaine. Mis à part Martin Scelzo, ils ne comptent pas de blessé majeur, ils bénéficieront d'une journée de repos de plus que Toulouse et ont joué trois matchs de moins que leurs adversaires durant la saison. Pourtant, Henry Broncan parie sur une victoire du Stade toulousain : "J'avais assisté à la dernière finale Toulouse-Clermont en 2001. La tension était énorme, chez les supporters et même chez les joueurs. J'ai peur que les Auvergnats ne tombent encore dans ce syndrome de la défaite. Ce ne sont plus les mêmes joueurs aujourd'hui mais des hommes comme Lhermet ou certains dirigeants, qui connaissent l'histoire du club, sont marqués par ça. Il me semble que cela pèse beaucoup à Clermont. Si Vern Cotter parvient à leur faire remporter leur premier Bouclier, on pourra vraiment dire que c'est un sorcier. Le sorcier des Arvernes."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?