L'imbroglio Audebert

Par Rugbyrama
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La LNR a attaqué pour la première fois frontalement le règlement de l'IRB sur le cas du troisième ligne clermontois Alexandre Audebert. Mais la FFR intervient à son tour. Explications.

La Ligue nationale de rugby a ramené à 30 jours la durée de la suspension d'Alexandre Audebert, sanctionné pour huit semaines par l'ERC, organisateur de la Coupe d'Europe. La Fédération française a aussitôt interjeté appel de cette décision, contraire à l'article 17 du règlement de l'International Rugby Board. Selon cet article, les fédérations nationales sont tenues d'appliquer les sanctions prises au niveau international.

"Nous avons pour mandat de faire appliquer les règlements internationaux, qu'ils soient bons ou pas. Et la Ligue, qui agit par délégation de mandat, doit également s'y soumettre ", a indiqué à l'AFP Alain Doucet, vice-président de la FFR. Alexandre Audebert avait été suspendu pour huit semaines, jusqu'au 19 mars inclus, par une commission de discipline de l'ERC pour avoir piétiné le demi d'ouverture de la province irlandaise du Munster Ronan O'Gara lors d'un match de Coupe d'Europe, le 13 janvier. La sanction avait été confirmée en appel.

Pouvoir d'interprétation?

La Commission de discipline de la LNR, après audition du joueur et invoquant des "circonstances exceptionnelles", a estimé vendredi "disposer d'un pouvoir d'interpretation" quant à la "proportionnalité" de la sanction, comparée à celle, jugée plus clémente, infligée au talonneur irlandais du Munster Jerry Flannery pour des faits survenus au cours du même match.

Flannery, accusé lui aussi d'avoir piétiné un adversaire, le Clermontois Julien Bonnaire, avait également écopé de huit semaines de suspension en première instance. Mais la commission d'appel de l'ERC avait réduit de moitié la sanction, considérant que Flannery "avait piétiné le joueur par maladresse plus que délibérément " et "jugé que la faute était d'un niveau de gravité intermédiaire ".

Satisfaction chez Provale

Le principe de la dissociation des sanctions entre les compétitions nationales et internationales constitue l'un des champs de bataille des clubs français et de la LNR depuis plusieurs saisons. Les clubs arguaient notamment qu'ils ne pouvaient être victimes du comportement de leurs joueurs suspendus à la suite de rencontres internationales.

"Nous avions initié une démarche commune avec la Ligue l'an passé auprès de l'IRB afin d'obtenir une dissociation des sanctions. Nous nous sommes retrouvés seuls. Il y a eu un rejet unanime, et nous avons pris acte de ce rejet", a souligné Alain Doucet, le vice-président de la FFR pour expliquer l'appel interjeté par la fédération.

Le cas d'Alexandre Audebert sera donc examiné par la Commission d'appel fédérale indépendante, constituée d'avocats et de juristes, à une date qui n'a pas été précisée. Contactée par l'AFP, l'IRB a indiqué attendre d'être saisie par l'ERC avant d'émettre un commentaire. L'instance européenne attend pour sa part une notification officielle de la LNR pour se prononcer.

Le syndicat des joueurs Provale s'est "réjouit de cette décision responsable de la LNR" et "félicite Alexandre Audebert et le club de Clermont pour avoir su faire preuve de persévérance dans cette affaire". A suivre...

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