Fritz tombe à pic

93 jours. 93 jours après sa grave blessure, Florian Fritz va reprendre la compétition vendredi soir face à Auch. Le 30 janvier dernier, dans l'après-midi, le trois-quarts centre toulousain avait quitté en larmes le terrain d'entraînement du CNR de Linas-Marcoussis. Une course, un contact, puis un cri déchirant, de ceux qui ne laissent pas planer de doute quant à la gravité de la blessure. Bilan: fracture du péroné. Les médecins lui avaient prédit jusqu'à trois mois d'absence. Ils avaient raison, quasiment au jour près.

C'est terrible à écrire, mais avec le recul, Fritz s'est peut-être blessé au moins mauvais moment. Certes, il a manqué l'intégralité du Tournoi des 6 Nations, ce qui n'est pas rien pour le jeune centre toulousain, qui avait déjà été privé de la Coupe du monde. Mais le revoilà sur pieds en ce début du mois de mai, avec des échéances terriblement alléchantes, de la finale de la Coupe d'Europe aux phases finales du Top 14. Son camarade Vincent Clerc, qui s'est explosé le genou deux mois et demi après lui, n'aura pas cette chance.

"Y aller progressivement"

Evidemment, l'histoire serait belle si le revenant pouvait jouer un rôle majeur dans la quête d'un, voire deux titres. Florian Fritz n'en est pas encore là, mais il ne cache pas qu'il a la bave aux lèvres face à des perspectives aussi alléchantes. "Motivé? Forcément quand on voit la fin de saison qui approche et les échéances de Toulouse, confie-t-il vendredi dans les colonnes de Midi Olympique. Bien sûr que je suis motivé pour revenir le plus tôt possible. J'ai vraiment hâte quand je vois un match comme la demi-finale de Coupe d'Europe."

Son retour constitue aussi une énorme bouffée d'oxygène pour un Stade Toulousain dont l'effectif est en apnée ces derniers temps, surtout au niveau des lignes arrières. Guy Novès a perdu plus de joueurs qu'il n'en a retrouvés depuis le début de l'année. Alors, pour le manager stadiste, récupérer un joueur de la trempe de Fritz, c'est une aubaine dans l'optique de la fin de saison. Au poste de trois-quarts centre, en l'absence de Fritz, mais aussi celle de Poitrenaud (souvent utilisé à ce poste en début de saison) et Kunavore, Toulouse n'avait plus que Jauzion et Ahotaeiloa de disponibles. Même si l'ex-Agenais a bien tenu la baraque, l'association Jauzion-Fritz, de par la complémentarité et le complicité des deux joueurs, demeure sans égal.

Reste tout de même une interrogation. Dans combien de temps Florian Fritz reviendra à son meilleur niveau? Pour un joueur dont le principal atout réside dans sa vitesse et son explosivité, trois mois d'absence, ce n'est pas rien. Il lui reste trois semaines et autant de matchs pour parfaire sa forme d'ici la finale contre le Munster. "Je ne sais pas dans quel état je vais revenir, avoue l'international tricolore. Je n'ai pas vécu une blessure hypergrave, seulement j'ai tout de même été arrêté trois mois: il faut y aller progressivement." Le match face à Auch marque la première étape d'un processus destiné à le ramener tout près de son meilleur niveau le jour J.