De Villiers, c'est fini

Chemisette rose, attitude détendue, Pieter De Villiers, assis dans un canapé, annonce dans une vidéo ce qui était devenu presque une évidence. Sa carrière de rugbyman est terminée, ce qui confirme ce que pressentait justement Jacques Verdier dans son dernier Journal de Bord (Midi Olympique du 14 avril). Absent depuis le 15 décembre dernier à cause d'une blessure aux cervicales, le pilier du Stade Français avait déjà dû renoncer au Tournoi des 6 Nations, avant de comprendre qu'il ne pourrait pas rejouer de la saison. A 35 ans, il a donc décidé de tourner la page en arrêtant purement et simplement sa carrière.

"J'arrête officiellement le rugby. C'est quelque chose qui, quelque part, fait mal, mais c'est quelque chose de mûrement réfléchi et qui est pour moi la bonne décision, a-t-il expliqué. Après ma blessure aux cervicales, j'ai mis du temps à revenir et j'ai eu le temps de réfléchir. Je n'ai pas envie de jouer pour jouer ou de jouer pour ne pas être bon. Ça ne m'intéresse pas." Si sa décision ne surprend pas, c'est le timing qui est inattendu. Il l'admet d'ailleurs. "Ce qui est peut-être difficile à accepter pour beaucoup de monde, c'est que ça arrive en pleine saison, mais j'ai envie d'être bon dans ce que je fais et j'avais envie de passer à autre chose."

"Un voyage magnifique"

Mais personne au Stade Français n'en voudra à celui qui a tant donné au club de la capitale durant les 13 saisons qu'il vient de passer à Paris. Il a d'ailleurs remporté les cinq Boucliers de Brennus conquis par les Parisiens depuis 1998. L'équipe de France lui doit aussi beaucoup. De sa première sélection en août 1999, à la dernière, huit ans plus tard, lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde 2007, Pieter De Villiers a caché la misère tricolore sur le côté droit de la mêlée. A ce titre, il laisse un vide abyssal, difficile à combler.

S'il est trop tôt pour lui, à chaud, pour dresser un bilan, De Villiers avoue qu'il s'en va sans regret, avec ses bons et ses mauvais moments. "C'est un tout. Il y a des moments difficiles qui font grandir. C'est sûr que je quitte le Stade Français rempli de bonheur. J'ai passé 13 années merveilleuses ici. Je suis arrivé dans un club qui n'existait presque pas. C'était un pari un peu fou de quelques personnes à l'époque. Aujourd'hui, le Stade Français est devenu un des plus grands clubs de France. C'était un voyage magnifique."