CSBJ : Au revoir l'Europe ?

Le constat est amer. Les mises à l'écart des entraîneurs ont souvent le mérite de créer un électrochoc salutaire. Mais à Bourgoin, cela n'a pas suffi à permettre aux joueurs de renouer avec la victoire.

C'est la quatrième fois de la saison que Pierre-Rajon tombe. Contre Clermont, Paris, mais aussi Perpignan et donc Castres depuis vendredi soir. Pourtant, tout avait si bien commencé pour les hommes d'Eric Catinot. Cet essai de Mickael Forest donnait le ton d'un match qui ne pouvait échapper au CSBJ. Les Berjalliens n'ont-ils pas mené 12-0 à la pause ? Mais la pluie a usé et abusé de leur physique.

Depuis le carton 36-0 infligé à Auch le 22 mars dernier, Bourgoin, qui n'est plus européen depuis la 13e journée, n'a plus connu le doux goût de la victoire. "Il nous reste huit matchs, affirme l'ouvreur Benjamin Boyet qui a décidé de rempiler en Isère malgré les nombreuses sollicitations. Nous n'avons plus rien à perdre."

Objectifs réalisables ?

Non, plus rien car aujourd'hui, même l'Europe semble compromise. Surtout, comme le souligne Eric Catinot, le problème vient du manque de fraîcheur physique du groupe. Mais alors quand les Berjalliens pourront-ils lever le pied, histoire de se ressourcer ? Poser la question, c'est déjà y répondre en partie...

Parti en voyage d'affaires aux Etats-Unis, le président Pierre Martinet avait fixé comme objectif l'Europe et le dernier carré pour la saison prochaine... Est-ce encore réalisable alors que les joueurs ont montré face à Castres de sérieuses lacunes physiques ? Toujours sur le site du CSBJ, Benjamin Boyet admet : "Malheureusement en seconde période, on n'a pas réussi à trouver de solutions et on sombre physiquement. Il va falloir sérieusement se pencher dessus pour la fin de saison."

Ce quatrième revers à domicile fait mal, très mal à la tête, les joueurs ne peuvent qu'être unanimes à ce sujet. Car ce coup-ci, c'est bien l'Europe qui s'éloigne dangereusement. Eric Catinot le disait bien après le succès à domicile face aux Toulousains : "Attention, nous sommes une équipe en construction. C'est un nouveau staff qui se met en place."

Et les saisons à venir, malgré les prolongations de nombreux joueurs clés (les frères Forest, Coux, mais aussi Milloud ou encore Boyet), ne s'annoncent pas très sereines. Car en plus de la venue toujours non finalisée de Lionel Nallet, c'est Julien Pierre qui pourrait partir sous d'autres cieux. Si Bourgoin ne se qualifie pas pour la Coupe d'Europe, le deuxième ligne et capitaine isérois serait en droit de faire jouer sa clause libératoire.

"J'espère que dans cette fin de championnat on va se lâcher un peu plus, s'envoyer davantage et prendre du plaisir," conclut Mickaël Forest sur csbj-rugby.fr. Il n'y a plus que ça à faire pour espérer se hisser dans le wagon européen.