Toulouse n'est pas fier

"Décidément, c'est une sale soirée pour moi. La France perd, je me blesse, et le Stade perd aussi. Il y a des jours comme ça... " Fataliste, Jean-Baptiste Elissalde. Le demi de mêlée international n'a effectivement eu que des mauvaises nouvelles à se mettre sous la dent samedi soir. Déjà déçu d'avoir quitté les Bleus après seulement 25 minutes, il a en plus appris que son club avait perdu sur sa pelouse d'Ernest-Wallon face à Brive, pourtant relégable. Un revers complètement inattendu, qui vient plonger le Stade dans une situation très délicate.

Désormais, l'hypothèse de voir Toulouse écarter du dernier carré devient tout sauf absurde. saison à domicile. Le club du président Bouscatel n'a plus manqué les demi-finales depuis 1993. C'est dire si l'absence du géant constituerait un évènement majeur. Nous n'en sommes pas encore là, mais le Stade va devoir s'accrocher. A 12 journées de la fin de la saison régulière, les hommes de Guy Novès partagent certes la troisième place du classement avec Biarritz et comptent deux longueurs d'avance sur Perpignan (5e), mais leur marge de manoeuvre est d'autant plus faible que l'infirmerie ne cesse de se remplir.

Clerc: "On ne s'en sort pas"

Composer une charnière devient même un casse-tête avec les blessures des deux ouvreurs Frédéric Michalak et Jean-Frédéric Dubois. Face à Brive, Yannick Jauzion, sélectionné en équipe de France, n'était pas là pour dépanner comme il l'a fait à plusieurs reprises depuis le début de saison, et le demi de mêlée Valentin Courrent a donc d dépanner à l'ouverture, laissant le numéro neuf au jeune Pierre Delpech, qui évolue d'habitude en Espoirs. "Avec l'effectif que l'on a actuellement, on ne s'en sort pas", résumait samedi soir l'ailier toulousain Vincent Clerc.

Si l'on ajoute les 10 joueurs retenus en sélection pour les tests-matches internationaux, les blessures des trois-quarts Clément Poitrenaud et Benoît Baby, ou encore la maladie de Finau Maka, la situation se complique singulièrement. Mardi dernier, Philippe Rougé-Thomas n'avait que quatre joueurs pour travailler avec ses lignes arrières. "Et pendant ce temps-là, Brive auquel je n'enlève aucun mérite, a pu peaufiner son jeu", regrette Guy Novès, le manageur général du club toulousain.

"Pas la fin du monde"

En plus, ses hommes n'ont pas été aidés par les circonstances. L'arbitre a en effet décidé que les mêlées ne seraient plus poussées en seconde période car les Brivistes avaient épuisé leur quota de joueurs de première ligne, alors que Toulouse avait pris l'ascendant dans ce domaine avec les rentrées de Yannick Bru, Yannick Nyanga ou Jean-François Montauriol. Le regain de vitalité du pack toulousain est sans doute la seule bonne nouvelle pour le Stade alors que se profilent plusieurs déplacements périlleux à Albi, vendredi, puis à Biarritz, fin décembre, et à Paris, fin janvier.

"La réception de Montauban (le 2 décembre) se fera certes avec les internationaux, mais dans quel état physique après cette tournée d'automne?", s'interroge en outre Novès. Pour le capitaine de soirée, Jean Bouilhou, le Stade toulousain, qui a également mal débuté en Coupe d'Europe en allant s'incliner d'entrée (3-30) en Ulster, doit cependant avant tout se ressaisir mentalement. "Nous avons totalement manqué d'agressivité en première mi-temps et notre réaction a été insuffisante en seconde période pour passer ce cap, déplore-t-il. Ce n'est pas la fin du monde, mais il faut qu'il y ait une réaction ". La reconquête du Bouclier de Brennus, qui n'a plus trôné au Capitole depuis 2001, est à ce prix.