Le coeur de Montpellier

On ne sait pas trop bien qui l'a dit, mais il paraît que "les grandes équipes ne meurent jamais". Montpellier est visiblement de celles-là. En allant chercher une victoire à laquelle pas grand monde croyait, les Héraultais ont mis un sacré coup d'accélérateur dans la course au maintien. Une victoire nette, sans contestation possible, face à des champions de France pourtant venus chercher une place en demi-finales. Peut-être pas un exploit mais une énorme performance en tous les cas : "Pour nous, c'était le match le plus important de la saison et finalement, c'est le meilleur que l'on ait fait, jubile Rickus Lubbe, auteur de deux essais. En seconde période, le BO est bien revenu mais nous n'avons jamais douté. Finir à Sabathé comme ça, c'est magique."

Les adieux au petit stade n'ont pas été manqué. Un moment particulier. Pour Mickaël Bert peut-être plus que pour les autres. Le deuxième ligne, que ses camarades ont laissé entrer sur le terrain en premier, joue au MHRC depuis qu'il a six ans. Voilà la page Sabathé joliment tournée : "J'avais rêvé à des adieux pareils. Si on m'avait dit que ça se serait passé comme ça, je ne l'aurais pas cru".

"L'équipe qui avait le plus envie"

Pas de doute pourtant, les Héraultais méritaient leur victoire. Ils ont toujours fait la course en tête dans ce match contre des Biarrots surpris par l'engagement et l'intensité imposés par leurs adversaires. Avançant sur chaque impact, jouant impeccablement dans le nouveau système de défense basque au centre (le BO est vite revenu à l'ancien en deuxième mi-temps), les Montpelliérains ont "mis la tête à l'envers aux champions de France" de l'aveu même de Patrice Lagisquet. "C'est juste l'équipe qui a eu le plus envie, qui a été la plus présente dans le combat et l'agressivité, qui s'est imposée", résume Mickaël Bert.

Montpellier ne voulait pas mourir pour son dernier match à Sabathé. C'est tout. Pourtant, la survie n'est pas encore assurée : "Nous avons réalisé une grande performance mais je me projette toujours sur l'avenir et j'attends de voir ce qui se passera à Perpignan pour le dernier match", rappelle Didier Nourault. L'entraîneur héraultais ne boude toutefois pas son plaisir à la sortie des vestiaires : "Ce match restera l'un de mes meilleurs souvenirs à Sabathé. Ce sera le meilleur s'il y a le maintien au bout". Le chemin n'est plus très long...