Clermont: Huit, ça suffit?

Par Rugbyrama
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Face au Stade Français, samedi, Clermont disputera sa huitième finale du championnat de France. Les Auvergnats ont perdu les sept premières. Une incroyable malédiction. Le poids du passé pèse sur le club, mais le groupe de Vern Cotter semble hermétique à

Quoi qu'il advienne samedi au Stade de France, Clermont aura accompli une formidable saison. En termes de résultats comme sur le plan du jeu offert, 2007 restera, à bien des égards, comme l'année de l'ASMCA, qui compte déjà un titre à son palmarès avec le Challenge européen. Cette équipe a trouvé un style. Elle a surtout retrouvé une âme, qui lui avait tant fait défaut ces dernières saisons. Reste que, si tout cela est remarquable, le peuple auvergnat redoute que la belle aventure ne se termine en eau de boudin. Comme toujours.

Appelez-le Montferrand ou Clermont, comme il vous plaira, le club cher aux Michelin est avant tout, au regard de l'histoire du rugby hexagonal, un loser magnifique. Toujours placé, jamais gagnant. Comme Dax. Auvergnats et Landais partagent cette étrange aversion pour la gloire, cette incapacité à franchir la dernière marche, la palme revenant tout de même à l'ASM: sept finales disputées entre 1936 et 2001 (voir ci-dessous) et pas une seule victoire. Incroyable.

Mignoni: "Le passé, je m'en moque"

Seuls les plus anciens peuvent se souvenir des deux premiers échecs, coup sur coup, en 1936 et 1937. Plus de trois décennies plus tard, la finale perdue en 1970 contre La Voulte, sous un ciel gris et une pluie fine, est peut-être la plus symptomatique des occasions manquées clermontoises. Résultat, une défaite 3-0, peut-être la plus frustrante de toutes. C'est ensuite le grand Béziers, lancé sur sa formidable dynastie, qui allait écarter l'ASM de Jean-Pierre Romeu, en 1978. Puis vint le chat noir toulousain. Par trois fois, entre 1994 et 2001, les Montferrandais ont cédé contre le Stade. Certains membres de l'effectif 2007, comme Rougerie, Troncon ou Audebert, étaient des dernières larmes versées à Saint-Denis, en 2001.

Résisteront-ils cette fois au poids de l'histoire? Globalement, la promo actuelle, focalisée sur sa propre histoire, assure ne pas trop se soucier de ces malheurs de l'ancien temps, pourtant pas si lointain. "Le passé, je m'en moque, car moi ce sera ma première finale, assure Pierre Mignoni. J'ai du respect pour ce qu'on fait les anciens, mais aujourd'hui on doit l'oublier. " Vern Cotter, l'homme sans qui rien n'eut été possible cette saison, suit la même ligne que son demi de mêlée. "Cette équipe regarde toujours devant elle", juge-t-il.

Et puis, après tout, 2007 est pour l'instant celle de la revanche pour les rois maudits. Dax a remporté la finale d'accession au Top 14. Clermont a dompté Bath en finale du Challenge européen. C'est peut-être le moment ou jamais pour les Auvergnats de tordre le cou à 95 ans de disette, car seule la quête du gros bout de bois fera entrer ce groupe dans l'histoire. Cette si longue attente suscite à Clermont-Ferrand un engouement hallucinant. C'est probablement pour fuir cette pression populaire que l'ASM sera sur Paris dès mercredi. Une finale n'est jamais un match comme un autre. C'est sans doute encore plus vrai à Clermont qu'ailleurs...

. LES SEPT FINALES PERDUES

1936 - Narbonne-Montferrand: 6-3
1937 - Vienne-Montferrand: 13-7
1970 - La Voulte-Montferrand: 3-0
1978 - Béziers-Montferrand: 31-9
1994 - Toulouse-Montferrand: 22-16
1999 - Toulouse-Montferrand: 34-22
2001 - Toulouse-Montferrand: 15-11

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