Laporte : "Donner du rythme"

Comment abordez-vous ce match au Vélodrome ?

Bernard Laporte.- C'est le premier match de préparation en France avec une équipe qui va bouger parce qu'il faut voir un maximum de joueurs, il faut leur donner du rythme afin d'avoir un oeil sur l'équipe du 7 septembre. En ce sens, il sera aussi important que celui à Twickenham. Nous essayons d'en faire jouer certains et reposer d'autres.

Craignez-vous plus les Anglais, qui seront certainement revanchards après leur défaite à domicile ?

B.L.- C'est contre l'Afrique du Sud qu'ils vont surtout devoir gagner ! Ils seront revanchards comme nous le serons, parce que les Français qui rentreront sur le terrain voudront montrer qu'ils peuvent faire aussi bien que ceux qui ont gagné à Twickenham. Les Anglais ont une poule difficile pendant la Coupe du monde, c'est leur dernier match de préparation et c'est sûr qu'ils mettront les ingrédients nécessaires au niveau de l'état d'esprit. Ils ne peuvent pas se permettre d'attaquer le Mondial avec un mauvais match à Marseille.

Etes-vous déçu que Brian Ashton n'aligne pas son équipe type comme prévu ?

B.L.- Je ne connais pas son équipe type ! Je crois qu'il a amusé les journalistes encore une fois. D'ailleurs, je ne sais pas s'il la sait son équipe type, il est comme nous certainement. Peut-être que ce sera son équipe type samedi à Marseille...

Avez-vous senti la mêlée française vexée cette semaine ?

B.L.- Oui, mais elle n'est pas outrageusement vexée parce encore une fois encore, elle n'a pas été catastrophique en Angleterre. Nous marquons un essai sur un ballon propre sorti en mêlée. A certains moment, nous nous sommes relâchés c'est vrai, nous n'avons pas été assez concentrés et cela nous a empêchés de bien lancer le jeu. Mais ce qui m'a plu, c'est que les joueurs se sont responsabilisés. Et je veux pas parler des arbitres, mais je voudrais que les piliers gauches anglais se lient en mêlée dorénavant...

Attendez-vous plus de choses sur le plan offensif ?

B.L.- Nous avons marqué deux essais avec 35 ou 38% des ballons seulement. Il faut rectifier cela, parce que les ballons perdus en touche ou mal négociés en mêlée sont autant d'armes en moins. Huit ballons en moins, ça fait 53 plaquages en plus ! Tu t'y crèves, tu y laisses du jus... Et au-delà de ces ballons, quand nous avons gagné des ballons en contre-attaque, nous les avons parfois rendus trop vite au pied. Mais sur le plan offensif, j'ai envie de dire que nous avons été dangereux samedi dernier.

Y aura-t-il encore des places à prendre à Cardiff ?

B>.L.- Bien sûr que ce match à Cardiff aura un intérêt. Nous voulons que certains joueurs, comme Pieter de Villiers, jouent. Il s'agira encore une fois de donner du rythme à un maximum d'entre eux. Szarzewski n'a joué que 25 minutes, il faut qu'il joue plus. Beauxis n'a pas encore été aligné, il le sera au pays de Galles. A Marseille, nous avons envie de voir une nouvelle troisième ligne, une nouvelle paire de centres. Yannick Jauzion sera compétitif alors il faut qu'on le fasse jouer pour qu'il ait un match référence.

La Namibie a pris plus de 100 points par l'Afrique du Sud hier soir. Est-ce bon pour le rugby?

B.L.- Je ne sais pas si c'est bon ou pas. Ce que je sais, c'est que le rugby est un sport qui a du mal à être planétaire alors si on veut qu'il se développe, ça passera par des scores fleuves comme ça. Il y en a toujours eu d'ailleurs. Alors je ne sais pas si c'est bien mais ça sera dommage que ces gens ne côtoient pas le haut niveau.