Une question de fierté

"Humiliant et embarrassant." Voilà les deux mots employés par Warren Gatland à l'issue de la large défaite galloise face à l'Afrique du Sud (43-17), la semaine dernière. Le choc frontal entre le champion du monde et le champion d'Europe a tourné court. Le sélectionneur néo-zélandais du XV du Poireau attend donc une réaction de ses hommes pour le deuxième test, samedi, à Pretoria. "Quand vous jouez la meilleure équipe du monde, vous ne pouvez pas vous permettre d'être 10 ou 15% en-dessous de votre meilleur niveau comme c'était notre cas samedi", juge Gatland.

Pour redresser la barre, Gatland n'a pas hésité à tenter quelques paris audacieux. Suicidaires, diront certains. Il a titularisé James Hook à l'arrière et Jamie Roberts au centre. Ni l'un ni l'autre n'ont joué à ces postes depuis le début de leur carrière professionnelle. Le but? Perturber le système défensif sud-africain et, surtout, utiliser le pied de Hook pour occuper le terrain au maximum. "Je ne vois pas ça comme un pari mais comme une opportunité", estime Gatland. Hook, habituel ouvreur ou centre, se montre de son côté plutôt content de cette nouvelle expérience. "C'est un sacré défi pour moi. Mais c'est aussi une chance de montrer ce que je sais faire en attaque. Je vais avoir plus d'espaces qu'en 10."

"Galles vaut mieux que ça"

Hook est donc chargé de redonner un zest d'inventivité à une équipe bien terne à Bloemfontein. Flamboyants et déroutants pour leurs adversaires durant le dernier Tournoi, les Gallois sont revenus à un jeu beaucoup plus stéréotypé qui ne leur convient pas. Dominateurs en mêlée fermée, ils devraient qui plus est trouver une opposition beaucoup plus compacte dans ce secteur à Pretoria. Bref, les Gallois devront avoir des idées s'ils veulent éviter un nouveau bouillon.

Mais comme souvent en tournée, c'est mentalement que les Diables Rouges devront faire face. Gatland a donc beaucoup jouer sur la fibre psychologique cette semaine. "A nous de nous montrer fiers. La façon dont les joueurs ont réagi après le match face aux critiques et leur attitude à l'entraînement depuis le début de la semaine m'incite à l'optimisme. Le pays de Galles vaut mieux que ce qu'il a montré lors du premier test." Un avis partagé par son homologue sud-africain. "Les Gallois sont meilleurs que ne l'indique le score final", assure Jean De Villiers, le patron des Boks. Meilleurs que ça? Sans doute. Au point de tomber les Boks sur leurs terres? On peut tout de même en douter.