Et le jeu dans tout ça ?

Il paraît que ça s"appelle "une victoire à l"Argentine". C"est Marc Lièvremont qui le dit. Ce n'est pas beau, c"est même un peu "chiant", mais ça reste une victoire. Et c"est le plus important pour les Français qui restaient sur six revers en sept matchs face aux Pumas. "On ne va pas s'en contenter, mais on va s'en satisfaire, résume le sélectionneur tricolore. On essaiera de marquer des essais la prochaine fois."

La prochaine fois, ce sera face aux Pacific Islanders samedi. Les spectateurs de Montbéliard attendront donc du sepctacle. Au moins un essai en tout cas. Au Vélodrome, il n'y en eut point. On était très loin de jeu à outrance prôné lors du dernier Tournoi. Les Bleus l'assurent pourtant, ils avaient pour consigne de jouer avant la partie. Ce sont en fait les conditions qui ont eu raison de leurs velléités offensives. "On voulait alterner, mais avec la pression argentine et les conditions météo, on n'a pas pu le faire autant qu'on le voulait, explique l'entraîneur des avants Didier Retière. On est rentré dans un jeu un peu systématique. Quand on joue l'Argentine, il y a forcément un peu de stress, qui a eu raison des volontés d'envoyer beaucoup de jeu."

"Un très bon état d'esprit"

Il y a aussi ces Pumas toujours aussi pénibles et efficaces dans les rucks. "On a été encore en difficulté parce que les Argentins nous ont posé beaucoup de problèmes sur le jeu au sol, analyse le capitaine Lionel Nallet. On a été beaucoup pénalisé et à partir de là, on n'a pas pu faire de séquences de jeu assez longues. Quand on ne mène que de trois points, tout peut arriver, notamment un drop." La peur du contre a souvent amené les Bleus à jouer petit bras. Bref, à s'adapter. "On aurait pu tenter un peu plus", regrette tout de même l'ailier Julien Malzieu, l'un des seuls à amener un peu de folie dans les attaques tricolores.

Quelques regrets sur la physionomie du match donc, mais un gros ouf de soulagement tout de même après cette victoire tant attendue. Une grosse satisfaction aussi : l'état d'esprit affiché par les Français. "On est très fiers d'avoir battu cette équipe d'Argentine et rivalisé dans le combat face à cette équipe très rugueuse", relève le pilier Fabien Barcella. "Au niveau de l'envie et de la solidarité collective, on a été bon et c'est ce qui nous fait gagner, précise Sébastien Chabal. Depuis que le staff a pris cette équipe, il y a un très bon état d'esprit. Tous les joueurs adhèrent vraiment au projet de jeu." Un projet de jeu, faut-il le rappeler, basé sur l'offensive...