J-1 pour les Bleus

Par Rugbyrama
  • RUGBY France Boyet
    RUGBY France Boyet
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Dans l'immensité d'un stade olympique leur étant entièrement consacré, les Tricolores ont peaufiné vendredi à Sydney, les derniers réglages avant leur premier test face à l'Australie samedi.

Vendredi 27 juin. 17h (heure australienne! ndlr). Entraînement du capitaine. Les Tricolores, tel un bataillon de playmobils égaré dans un lavabo, font connaissance avec le monumental stade olympique de Sydney. Autour d'eux, 82 000 places vides. Benjamin Boyet, éberlué par la majesté du lieu, lève les yeux au ciel et lâche un soupir lourd de sens. La délégation tricolore, cette troupe de va-nu-pieds volontiers pris de haut par les Wallabies sûrs de leur fait, prend peu à peu conscience de la portée de l'événement et de la grandeur de sa tâche. Et n'allez pas leur dire que ce premier match passera inaperçu pour cause de finale à Saint-Denis, de départ en vacances ou même d'un oppressant Allemangne-Espagne. Lionel Nallet : "Nous défendons les couleurs d'un pays. Nous sommes concentrés sur une seule chose : notre aventure australienne. On est conscient de ne pas faire les gros titres mais on s'en fout. L'exploit est possible."

Dans 24 heures à peine, leur Tournée sera enfin lancée. On va enfin savoir ce que ce groupe a dans les tripes. Toute la semaine, les Bleus et leur staff ont affiché un optimisme étonnant, tranchant nettement avec les réserves émises par l'opinion publique. On a vu François Trinh-Duc remplir une bouteille vide avec du sable de Manly beach, Didier Retière braver les 19 degrés et les rouleaux du Pacifique. On a croisé Pepito Elhorga dans un aquarium hébergeant des reptiles, Emile Ntamack sur une planche de surf à Bondi. Sourires, lunettes de soleil et l'espoir en bandoulière. Mais ce soir, dans le confinement d'un stade olympique qui leur était entièrement dédié, leurs visages étaient plus fermés. En fond sonore, la grosse voix enregistrée de Matt Dunning leur souhaitait la bienvenue au ANZ stadium, tout en recommandant aux spectateurs d'éteindre leurs téléphones portables...

RUGBY France Boyet
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Creux

De ce que l'on a bien voulu nous laisser apercevoir, les Bleus ont fait une légère séance en opposition : les remplaçants et les quatre joueurs hors du groupe attaquaient, tandis que les titulaires se servaient de ce sparring-partner de circonstance pour travailler leur placement défensif. Quoi d'autre ? Un échauffement avec un ballon de hand-ball et... rideaux. Le temps imparti à la presse pour ce genre de manifestation est de vingt minutes. Et pas une de plus.

La semaine dernière, le stade olympique (qui appartient à la banque ANZ, laquelle a racheté le bail en question à la société de télécom Telstra) affichait 45 000 billets vendus. Pour demain, la fédération australienne espère entre 50 000 et 55 000 spectateurs au match. Un peu plus qu'à Melbourne pour le dernier test des Wallbies contre l'Irlande (47 000 spectateurs) mais pas de quoi grimper aux arbres non plus. Alors, le ventre du géant sonnera creux, c'est certain. Mais on dit volontiers de ces contextes intimistes qu'ils enfantent les plus grands exploits... Et si vous ne voyez toujours pas à quoi on fait allusion, ressortez vos livres d'histoire et faites un bond en 1987, jusqu'au jour où Serge Blanco et les Bleus, dans un stade de seconde zone (le Concord Oval), en bordure d'autoroute et devant 10 000 specateurs médusés, s'étaient hissés en finale de la première des coupes du monde...

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