L’Angleterre sans forcer

Etrange visage que celui montré par les Anglais à Twickenham. Solide, maîtresse du jeu, poussant finement les Italiens à la faute, l'Angleterre n'a pas montré le dixième de son potentiel offensif. Prouvant ainsi qu'elle n'est pas encore complètement guérie des maux passés.

Sans audace face à une formation volontaire bien qu'encore naïve au moment de concrétiser, le XV de la Rose s'est attiré quelques sifflets d'un public s'attendant à un festival d'essais. Las, les 82.000 spectateurs de Twickenham n'ont vu qu'une seule fois Robinson franchir la ligne. C'était en fin de première période.

Après un superbe effort défensif qui faisait avorter une action d'essai tout fait, les Italiens se faisaient prendre au large. Le siège de l'en-but était concluant même s'il ne faut pas oublier de souligner que les Italiens étaient alors réduits à 14 après le carton jaune du capitaine Bortolami.

Propre en conquête, très appliquée en défense, l'Italie n'a que trop peu concrétisé ses temps forts avec notamment deux nouveaux échecs de Scanavaca. De son côté, Wilkinson établissait un nouveau record de nombre de points marqués dans le Tournoi (421 points).

A portée encore à l'heure de jeu puisque les Anglais ne menaient alors que 17-0, les Italiens accentuaient en effet encore leur empreinte et leur pressing. Si Sole échouait à un mètre, Scanacava permettait aux siens dans le temps de jeu suivant de marquer l'essai de l'espoir entre les perches.

Comme le soulignait dès la semaine passée Berbizier, les Italiens n'ont d'autre choix que de tenter et de prendre le jeu à leur compte. Les Anglais leur ont laissé cette opportunité. Avec plus de réalisme, les Italiens auraient bien pu "réaliser un coup" de Trafalgar.