Zebo : "L'Irlande, un petit coin de paradis"

Par Rugbyrama
Publié le Mis à jour
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Alors que le Tournoi des 6 Nations bat son plein, l'ailier du Munster et de la sélection irlandaise évoque les caractéristiques de son pays natal et l'amour inconditionnel qu'il lui porte...

L'Irlandais Simon Zebo (31 ans, 35 sélections) est un des personnages les plus attachants du rugby mondial. Drôle, fin, ouvert, il ajoute à tout ça d'extraordinaires qualités physiques l'ayant porté au sommet, que ce soit sous le maillot du Munster, du Racing 92 ou de la sélection irlandaise. Il explique en préambule : " Jeune, mon père était un grand champion de 800 mètres. Il a quitté la Martinique à 19 ans pour faire son service militaire en France et s'est malheureusement cassé la jambe au cours d'un saut en parachute, quelques mois avant les Jeux Olympiques de Montréal (1976). Il aurait du participer aux JO et, quarante ans plus tard, déteste encore parler de ce moment douloureux de sa vie. Mais au moins, il m'a donné certains de ses gênes... (…) Il a rencontré ma maman dans une boîte de nuit parisienne, en 1982. A l'époque, papa était DJ. Ma mère, elle, était en vacances à Paris avec quelques copines irlandaises. Ils sont tombés amoureux et trois ans plus tard, ma grande sœur Jessika voyait le jour en Irlande... "

Né au carrefour de plusieurs cultures, Simon Zebo est un fier Irlandais et, s'il n'a jamais regretté son expérience de trois ans dans les Hauts-de-Seine, il a pourtant choisi l'an passé de rejoindre sa terre natale : " Plusieurs facteurs ont été déterminants dans ce choix-là. Depuis quelques temps, ma famille me manquait et je voulais que mes enfants connaissent un peu mieux leur pays natal... J'ai alors reçu une belle offre du Munster et le sélectionneur irlandais a souhaité que je fasse partie du squad pour la prochaine Coupe du monde, en France. Piur moi, c'était donc la meilleure décision possible. Je suis heureux à la maison ". Originaire de Cork, une cité du Sud de l'île, il voue à sa ville natale un amour inconditionnel qu'il détaille ainsi : " Cork est une très belle ville, partagée en deux fragments par la River Lee. La mer est à seulement un quart d'heure de voiture : les plages comme Baltimore sont très sauvages ; le petit port de pêcheurs de Skibbereen est sublime et on y mange très bien. " Il marque une pause, reprend et explique maintenant ce qui rend son pays si spécial : " Ce qui rend l'Irlande si spéciale, ce sont ses habitants. Ici, tout le monde est sympathique, chaleureux. Nous n'avons pas le même ensoleillement que dans le Sud de la France mais nous aimons rire, chanter, danser... Chez nous, le " craic " correspond d'ailleurs à ce que les autres anglophones appellent le " fun ". On utilise ce mot pour nos blagues, la musique, la danse et tout ce qui a trait au fun. Vous savez, les Irlandais sontdes gens heureux, relax et accueillants. "

Le hurling est le sport le plus rapide la planète

Dynamique, passionnée, excitante, l'Irlande est également connue pour ces sports traditionnels, le hurling et le football gaélique, deux disciplines qu'a pratiquées Simon Zebo dans sa jeunesse. Il poursuit : " J'ai joué au hurling et au football gaélique pendant très longtemps. Au hurling, tu portes une batte et tu frappes une petite balle, comme au base ball. Il y a sur le terrain quinze joueurs et les poteaux ressemblent à ceux du rugby, sauf qu'il y a un gardien de buts. Tu marques trois points avec un but. C'est le sport le plus rapide de la planète. C'est très excitant et très exigeant physiquement : tu cours partout, tout le temps... Le football gaélique ressemble un peu au hurling, sauf que tu es en droit d'y utiliser ton pied ".

Lorsqu'on lui demande comment l'Irlande, peuplée de quatre millions d'habitants, peut-elle produire autant de rugbymen de haut niveau, le Munsterman répond ainsi : " Les Irlandais sont de gros travailleurs et des gens disciplinés. Au fil du temps, nous avons appris à maximiser nos possibilités et notre talent. A l'école, les enfants pratiquent par exemple tous le hurling ou le football gaélique ; ça leur donne une solide éducation sportive et de bonnes bases pour toutes les autres disciplines. Quand ils arrivent au rugby, le seul sport professionnel du pays, ils sont immédiatement très adroits, très bons au pied, n'ont pas peur des contacts et possèdent déjà une très bonne vision du jeu ". Des qualités idéales pour s'épanouir à Thomond Park, l'antre du Munster, n'est-ce pas ? " Thomond Park est un endroit incroyable pour jouer au rugby, enchaîne l'ancien Racingman. Nos supporters sont tellement près du terrain que nous, joueurs, entendons le moindre de leur commentaire. Si tu marques un bel essai, si tu fais un truc incroyable, tu les entends hurler et tu en trembles d'émotion ". Viscéralement attaché à Cork, au Munster et à l'Irlande, Simon Zebo ne manque pourtant jamais l'occasion de signaler qu'il est également capable de lâcher deux ou trois mots en français. Il se marre à présent : " Un jour où j'affrontais Clermont avec le Munster, en demi-finale de Champions Cup, j'ai donc cru bon de lancer quelques vilains mots en français à Rabah Slimani, le pilier de l'ASMCA. Mes adversaires se sont retournés, interloqués. Puis ils ont couru vers Nigel Owens (l'arbitre gallois de ce match) en lui disant : " Monsieur l'arbitre ! Avez-vous entendu ce qu'il a dit ! Il mérite une sanction ! " Nigel n'avait rien compris, bien sûr. J'ai pu passer entre les gouttes mais je n'étais pas fier de moi... "

Interview réalisée en partenariat avec le Tourisme Irlandais.

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