Castaignède : "Le rugby à 7 reste le parent pauvre du rugby en France"

  • L'ancien international Thomas Castaignède
    L'ancien international Thomas Castaignède
  • the HSBC Paris Sevens
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  • Siviwe Soyizwapi (South Africa) -  Paris Sevens
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Thomas Castaignède était l’ambassadeur HSBC de la dernière étape des Seven Series à Paris. L’ancien international évoque son amour pour cette discipline et son regret de constater le peu de moyens et d’intérêt à la faire grandir en France.

Rugbyrama : Quel regard portez-vous sur le rugby à 7 ?

Thomas Castaignède : On voit tous les efforts que fait HSBC pour développer ce sport partout dans le monde. Les villes qui accueillent les étapes sont légendaires, porteuses et parfois inattendues comme Hong-Kong ou Singapour. Grâce à cela, on s’aperçoit que le rugby est en train de prendre petit à petit une autre dimension et ne reste pas dans son microcosme traditionnel. Pour exister, le rugby a de toute façon besoin d’un rayonnement international fort.

Qu’est-ce qui vous attire dans cette discipline ?

T.C. : C’est déjà un moment de détente et cela permet de voir quel sera le rugby de demain et les futurs talents. Assister à une étape du Seven Series, c’est aussi se faire plaisir. Quand on regarde un match de rugby à 15 en France, on ressent souvent de la frustration car on aimerait voir un rugby plus aéré. On a d’ailleurs vu ce week-end que c’était très difficile, avec ce rugby frontal, de rivaliser avec une nation comme la Nouvelle-Zélande. Et puis le 7, c’est aussi le plaisir de voir des équipes comme l’Espagne battre l’Australie, ou le Portugal faire match nul contre la Nouvelle-Zélande. Il y a beaucoup de pays émergeants.

Un tournoi de ce type aurait plus d’intérêt à être organisé en province

Comment expliquez-vous que Jean-Bouin, stade hôte du Paris Seven’s, n’ait pas fait le plein le week-end dernier ?

T.C. : C’est vrai qu’on pourrait se dire qu’un tournoi de ce type aurait plus d’intérêt à être organisé en province, dans des villes comme Toulouse ou Marseille, car il y aurait plus de spectateurs potentiels. Maintenant, pour les grandes marques, venir à Paris est quelque chose de très important et il est nécessaire qu’on arrive à en faire une place forte du Seven’s. Je crois que cela prend petit à petit et il ne faut pas trop se précipiter non plus. Les gens commencent à comprendre que ce n’est pas uniquement un évènement sportif, mais aussi l’occasion de faire la fête, se déguiser… Il n’y a rien de mal à ça et comme il y a des fêtes dans le Sud-Ouest, on pourrait y voir dans ce tournoi les fêtes de Paris.

the HSBC Paris Sevens
the HSBC Paris Sevens

Les mauvais résultats de l’équipe de France masculine ne sont-ils pas un frein à ce tournoi ?

T.C. : Il y a une grosse différence entre l’évolution du rugby à 7 masculin et féminin en France. Certainement parce que chez les filles, il n’y a pas d’écart salarial significatif avec le rugby à 15. Chez les garçons, un joueur qui a quelques qualités va vouloir passer en priorité en Top 14 ou en Pro D2. Le rugby 7 reste le parent pauvre du rugby français. Les autres pays s’en sont servis de tremplin pour le rugby à 15 pour certains joueurs, comme Ioane en Nouvelle-Zélande.

Siviwe Soyizwapi (South Africa) -  Paris Sevens
Siviwe Soyizwapi (South Africa) - Paris Sevens

Les instances dirigeantes du rugby français n’accordent-elles aucun crédit au rugby 7 ?

T.C. : On semble considérer que c’est un sport qui n’a pas encore trouvé sa plénitude et qui ne peut pas servir les intérêts du rugby à 15. Pourtant, passer par le 7 permettrait de développer certaines qualités chez les jeunes joueurs, comme par exemple évoluer dans un contexte de difficulté physique qui leur permettrait de faire le bon choix technique malgré la fatigue. Peut-être que la LNR pourrait aussi mettre en place un championnat de clubs de rugby à 7, qui servirait aussi de tremplin pour le 15.

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