Betsen : "Si le staff m'appelle..."

Par Rugbyrama
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A 35 ans, Serge Betsen vit une nouvelle jeunesse en Angleterre. Arrivé chez les Wasps l’an dernier, il s’est imposé au point d’en devenir le co-capitaine. Le 3e ligne fait le point avant un match capital contre Leicester ce dimanche et après l’annonce de sa "disponibilité" nouvelle avec les Bleus.

Quel bilan tirez-vous du début de saison des Wasps, cinquièmes avec un match en retard ?

Serge BETSEN : C’est un bilan mitigé. Nous avons effectué un début encourageant par rapport à l’année passée mais nous avons commis un faux pas en perdant à domicile contre Leeds (9-15), le promu, avant les tests de novembre. Cela nous a mis un peu en retard pour la suite.

Cette défaite a-t-elle marqué le groupe ?

S.B. : Oui. Sans elle, nous aurions pu prendre la première place de la poule. D’autant que derrière, nous avons perdu contre le leader, les Saracens (6-22), après un match difficile pour nous.

Le report de la rencontre à Sale le week-end dernier n’a pas dû arranger les choses…

S.B. : C’est sûr. Le terrain était impraticable et nous n’avons pas pu jouer. C’est dommage parce que nous avons perdu du temps de jeu. Du coup, j’appréhende un peu le match contre Leicester dimanche…

Justement, comment l’abordez-vous ?

S.B. : Nous avons beaucoup et bien travaillé cette semaine pour préparer au mieux cette rencontre. Bien que nous ayons des incertitudes quant à notre état de forme, nous attendons le champion d’Angleterre de pied ferme.

S’agira-t-il d’un test alors que l'équipe veut se remettre dans le bon sens ?

S.B. : Complètement. Nous n’avons pas joué depuis quinze jours, nous sommes tombés assez lourdement contre le premier de poule lors de notre dernier match alors nous avons à cœur de nous racheter. Il sera important notamment de retrouver notre mêlée, qui avait souffert face aux Saracens, et de réaffirmer nos ambitions dans ce championnat. Pour cela, il faudra impérativement renouer avec la victoire.

Vous semblez vous être très bien acclimaté au championnat anglais. Vous êtes même co-capitaine des Wasps cette année. Comment vous sentez-vous ?

S.B. : Très bien. Ma découverte du rugby anglais a été pleine de surprises. C’est toujours enrichissant de découvrir d’autres choses, une autre culture. Je me sens vraiment bien et le fait d’avoir pris des responsabilités dans cette équipe me fait plaisir. J’étais parti en Angleterre avec certaines idées même si je ne savais pas vraiment ce que j’allais découvrir. Je m’attendais à beaucoup de rigueur, j’en avais entendu parler. Finalement, ce que j’ai découvert dépasse tout ce que le mot rigueur peut exprimer. J’ai été surpris par l’organisation qui est la leur, par la façon dont fonctionne le club, le sport en général.

Avez-vous changé ?

S.B. : Oui, forcément. Venir ici m’a fait évoluer. Mon fonctionnement ici est différent de celui que j’avais en France. Je vois en Angleterre une nouvelle façon de s’organiser, de s’entraîner pour avoir un meilleur rendement dans son rugby et dans son jeu. C’est très enrichissant et je m’en inspire beaucoup.

Vous étiez réputé pour être un joueur déjà très rigoureux dans votre préparation. Pensez-vous avoir franchi un palier ?

S.B. : Non. C’est vrai qu’il y a des choses sur lesquelles j’avais certaines idées et une certaine approche. Venir ici m’a conforté là-dedans, a confirmé certains paramètres à ne pas galvauder. Mais tout ce que je vous dis ne vaut que si des résultats suivent. Je n’ai rien prouvé pour l’instant ! Je n'ai rien gagné. L’an dernier, nous avons connu une année difficile avec une huitième place finale. Cette année, nous voulons aller plus loin et pour cela, il faut confirmer tout ce dont je vous ai parlé précédemment par une réussite dans le championnat.

Pensez-vous que le rugby anglais vous correspond mieux que le rugby français ?

S.B. : Pas du tout. Cela revient à me demander si le rugby toulousain me correspond mieux que le rugby biarrot. Les différences ici sont de l’ordre du culturel. En France, on est plus tourné vers le jeu et en Angleterre, plus tourné vers la rigueur.

Presque deux ans après votre retraite internationale, vous avez récemment déclaré être "disponible" pour le XV de France. Etes-vous de nouveau candidat ?

S.B. : J’ai seulement dit que si on avait besoin de moi, j’étais disponible. Mais, encore une fois, ce n’est pas moi qui fait l’équipe, ce sont les sélectionneurs. Quelqu’un m’a posé la question et j’ai répondu, voilà tout. Tous les week-ends, je bosse avec des joueurs qui sont régulièrement appelés par leurs équipes nationales et c’est vrai que c’est toujours plus intéressant de se dire que c’est possible.

Donc il ne s’agit pas d’un appel du pied au sélectionneur, mais juste d’une réponse à une question ?

S.B. : C’est ça.

L’équipe de France vous manque-t-elle ?

S.B. : Oui, l’équipe de France peut me manquer à certains moments. Mais encore une fois, il faut faire la distinction entre ce que je dis là et mon état d’esprit en général. Je joue tous les week-ends avec mon club et si le staff français m’appelle, je serai là. C’est tout.

Mais souhaiteriez-vous revenir ?

S.B. : Ce serait avec plaisir.

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