Pau : la cour d'appel déclare le licenciement de Sandra Savio infondé

  • Sandra Savio, ancien directeur financier de la section paloise
    Sandra Savio, ancien directeur financier de la section paloise
Publié le Mis à jour
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Sandra Savio, ancienne directrice de la Section paloise, fut longtemps la seule femme à occuper un poste de dirigeants dans le rugby professionnel. Licenciée en 2017 par le club béarnais puis déboutée de ses requêtes en première instance, elle vient selon nos informations d'être réhabilitée par la cour d'appel de Pau.

C'est en décembre 2017 que Sandra Savio, alors directrice générale des services de la Section paloise (Top 14), a été licenciée les dirigeants du club béarnais en raison "d'un exercice abusif de sa liberté d'expression" dans un domaine qui ne relevait pas de sa compétence, la jeune femme ayant entre autres choses critiqué le management de Simon Mannix, débarqué deux ans plus tard. Dans la foulée, Madame Savio attaquait donc la Section paloise aux prud'hommes mais, en première instance (23 septembre 2019), était déboutée de la totalité de ses demandes et décidait donc de faire appel de la décision. Selon nos informations, la chambre sociale de la cour d'appel de Pau a choisi, ce début d'année, de totalement réhabiliter Sandra Savio en réformant la décision initiale du tribunal des prud'hommes.

Ainsi, le licenciement de Sandra Savio par les dirigeants béarnais a été déclaré "nul" par les magistrats, soit dépourvu de cause réelle et sérieuse. Face à la cour, Sandra Savio avait exposé avoir constaté dans le cadre de ses fonctions certaines anomalies dans le fonctionnement du club et en avait lancé l'alerte dans un entretien avec le président (Bernard Pontneau) daté du 5 octobre 2017. De son côté, la Section paloise affirmait alors que les "faits dénoncés par la salariée étaient totalement étrangers" au licenciement qui suivit.

Dans ses conclusions, le tribunal de Pau a donc rappelé que Madame Savio "présente des éléments de fait qui permettent de présumer qu'elle a signalé en 2017 une alerte" dans le respect de la loi. En ce sens, le jugement de première instance a été totalement réformé, Madame Savio a été réhabilitée et la Section paloise condamnée à verser des dommages et intérêts à son ancienne directrice.

De la passion à la raison

Ce jeudi, dans les colonnes de Sud Ouest, les avocats des deux camps ont réagi à la nouvelle décision de la cour d'appel. "Je suis très satisfait de cette décision qui reconnaît que Madame Savio a été licenciée injustement pour le seul motif qu'elle avait dénoncé des malversations dans la gestion. C'est une très bonne décision qui accorde à ma cliente le statut de lanceur d'alerte", déclare M. Jean-Michel Gallardo, avocat de Sandra Salvio. Dans la partie adverse, l'avocat de la Section Paloise, M. Jean-Philippe Labes revient également sur la décision "Bien évidemment, nous aurions souhaité que la cour confirme la première instance mais le fait qu'elle ait modifié le dédommagement dans des proportions raisonnables nous paraît acceptable. Cette décision est satisfaisante parce qu'elle est raisonnable et qu'on passe de la passion à la raison". Les deux parties se satisfont donc de cette décision de la cour d'appel de Pau.

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