La chronique de P.Rabadan

Par Rugbyrama
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Sacré champion de France il y a une semaine avec le Stade français, Pierre Rabadan nous fait partager ce moment d'intense bonheur.

Happy End

C'est l'histoire de quelques mecs, en finale de championnat de France 2007, qui, mal barrés, ont pris en main leur histoire pour que la fin soit belle...

Selon un proverbe français, "Qui veut vaincre doit savoir souffrir". Ce pourrait être le résumé de cette finale, tant elle a été difficile et indécise dans son scénario.

Dans notre océan de bonheur, j'ai une très forte pensée pour l'équipe de Clermont, qui par delà la saison exceptionnelle qu'elle vient de faire, a dû passer une semaine douloureuse.

Si les histoires d'amours finissent mal en général, la nôtre est vraiment particulière... et restera pour nous joueurs, exceptionnelle!

Je me retourne quelques mois en arrière, au creux d'une saison longue et difficile.

Au moment où certains ont affirmé que le Stade Français n'était plus capable de s'appuyer sur des avants conquérants et des trois-quarts audacieux, que l'équipe était en fin de cycle...

Pourtant nous étions toujours en tête du championnat mais, c'est vrai que nous avions perdu d'un point à Leicester, ce qui coupait court à notre parcours européen.

Pour arranger les choses, nous perdions semaine après semaine des "piliers" de notre fragile ossature. Mais l'essentiel est ailleurs.

Au beau milieu de ces tourbillons, et avec des joueurs sur lesquels même des parieurs audacieux ne se seraient risqués, l'équipe s'est trouvé un idéal en se resserrant, envers et contre tous, vers la même envie, le même but, la même volonté d'aller au bout des choses.

Cette mini-révolution interne ne se traduit par aucun mot, aucune attitude particulière, aucun changement visible au quotidien, pourtant il en est ainsi.

Ça n'enlève pas les doutes, le stress, l'émotion, les erreurs et les remises en questions, mais c'est un bloc qui y fait face, et c'est une différence déterminante.

Tous ces moments dégagent une saveur particulière, le sentiment qu'il faut profiter au maximum de l'instant, car quoiqu'il arrive par la suite, il sera unique.

Savoir aussi que c'est le dernier match que j'allais jouer avec les Pichot, James, Auradou, Kayser... - et autres qui ont décidé d'un avenir différent - m'a permis de faire plusieurs "arrêts sur image" .

En sachant que pour la dernière fois je partageais ces moments forts avec eux.

La semaine de préparation, le repas d'avant-match, la remise des maillots, le vestiaire si particulier d'une finale, les regards et les derniers mots avant la sortie dans l'arène.

Puis enfin 80 minutes de ce jeu qui m'ont permis de croiser leur route, qui nous ont unis pendant toutes ces années et qui nous uniront pour le reste de notre vie.

C'est pour ces moments que j'ai choisi de faire du sport et ce sport en particulier.

La semaine qui vient de s'écouler a été chargée de bonheurs que l'on a partagé entre nous, joueurs mais aussi avec l'ensemble du club, de l'intendant au président, du maire aux supporters, de nos amis à nos petits...

J'ai tenté d'en profiter le plus possible, (c'est pour cette raison que ma chronique a été très longue à arriver et je m'en excuse) car je sais aujourd'hui combien ces moments sont rares, et tout ce qui est rare est cher !

C'est la fin d'une saison, la fin d'un cycle, la fin d'une époque peut-être, mais aujourd'hui nous pouvons être fiers d'une seule chose, c'est de l'avoir rendu belle !

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